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Haïti, jadis terre de beauté et de culture, semble sombrer aujourd’hui dans une spirale de violence et de désespoir. Me Ronald Bosquet, professeur, avocat et philosophe, dresse un tableau sombre de la situation actuelle, comparant la souffrance des Haïtiens à une malédiction collective : « La souffrance et les calamités sont pour les Haïtiens comme la grâce pour les chrétiens. »
Aujourd’hui, les Haïtiens, dit-il, vivent dans une société marquée par la brutalité et la désillusion. La violence est devenue un quotidien amer, qu’il compare à un « verre mêlé de fiel et d’absinthe », une métaphore poignante pour illustrer la cruauté de la situation. Les conflits de pouvoir et la recherche effrénée d’intérêts personnels n’ont fait qu’attiser les luttes fratricides, engendrant guerres civiles et tragédies sans précédent. La société haïtienne semble, selon lui, être devenue plus sauvage que la sauvagerie même des époques primitives.
Le philosophe observe que dans cette société en crise, la conscience morale s’efface au profit de l’inconscience. « Nous n’éprouvons aucune honte en commettant des actions ignominieuses », affirme-t-il, déplorant l’avidité qui pousse certains à écraser leurs semblables pour bâtir un « empire économique ». La société haïtienne vit, selon Bosquet, une « descente aux enfers » où la sécurité de chacun est incertaine, où les tirs éclatent sans prévenir et où l’espoir d’un lendemain meilleur semble s’effacer.
Les nuits sont marquées par une peur constante, les Haïtiens dorment avec « un œil fermé et l’autre ouvert », dans l’attente que les gangs ne surgissent de l’ombre. Cette violence, quasi omniprésente, pousse les institutions à fermer leurs portes ; écoles, universités, hôpitaux, banques, et même commissariats sont incendiés ou désertés. Cette désolation, souligne Bosquet, se produit « sous les yeux des dirigeants », qui semblent, selon lui, impuissants ou indifférents.
Face à cette situation critique, les discours politiques se révèlent creux, sans impact réel pour enrayer ce qu’il appelle un « cancer pour la nation ». Pour Bosquet, il est impératif d’agir avec fermeté. Sans des mesures promptes et radicales, craint-il, le pays sombrera davantage, jusqu’à une destruction totale.
Me Ronald Bosquet appelle ainsi à une prise de conscience nationale. Si des actions concrètes ne sont pas engagées, la société haïtienne risque, selon lui, de périr comme « des animaux conduits à l’abattoir ».
Rédaction Zantray News