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Contrairement à l’ancienne ministre Dupuy, dont la diplomatie se résumait souvent à une mise en scène de propagande visant à mettre en avant sa beauté comme si elle était en compétition pour une couronne, le ministre des Affaires Étrangères Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste adopte une approche pragmatique et déterminée. Son engagement se concentre sur la résolution des vrais problèmes et la recherche de solutions concrètes pour une diplomatie réelle et agissante, au service des intérêts d’Haïti. Cette semaine, il a multiplié les rencontres stratégiques à Washington pour aborder les crises sécuritaires et économiques qui secouent le pays.
Un agenda chargé à Washington
Le ministre haïtien a entamé sa mission lundi dernier avec pour objectif principal de mobiliser un soutien international face à la crise sécuritaire et économique qui mine le pays. Mercredi 4 décembre, il a rencontré Brian Nichols, Assistant Secrétaire d’État américain pour l’hémisphère occidental. La sécurité, la formation et l’équipement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ainsi que le déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), ont été au centre des discussions.
Cependant, le ministère haïtien des Affaires Étrangères (MAEC) n’a pas détaillé les résultats concrets de cette rencontre. Nichols a rappelé que la transparence et la reddition de comptes, notamment de la part du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), sont essentielles pour renforcer la crédibilité d’Haïti auprès de ses partenaires internationaux. Cette exigence intervient alors que les scandales de corruption continuent d’entacher l’image des institutions haïtiennes.
Soutien limité dans un contexte politique polarisé
Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a également échangé avec Maxine Waters, membre influente du Congrès américain et alliée historique d’Haïti. Waters, connue pour son engagement en faveur des droits humains et son soutien à Jean-Bertrand Aristide, a exprimé son intérêt pour des sujets tels que la sécurité, le soutien à la PNH, et le renouvellement des lois HOPE/HELP, essentielles pour préserver des milliers d’emplois dans le secteur textile.
Cependant, dans un Congrès américain dominé par les Républicains, les capacités d’action de Waters restent limitées. Si une administration Trump venait à reprendre les rênes en 2025, Haïti pourrait faire face à une ligne plus stricte et conditionnelle de la part des États-Unis.
Un discours diplomatique mais peu d’engagements concrets
La réunion à la Maison Blanche avec Daniel Erickson, Conseiller Spécial du Président des États-Unis pour la Sécurité Nationale, a permis de discuter de la préparation des élections et des progrès réalisés par le CPT. Cependant, aucune annonce concrète concernant un appui financier ou logistique n’a suivi.
Le renouvellement des lois HOPE/HELP, crucial pour l’économie haïtienne, pourrait devenir un test clé pour la coopération entre les deux pays. Ces lois soutiennent plus de 30 000 emplois en Haïti, mais leur reconduction pourrait être conditionnée à des réformes internes et à une amélioration de la sécurité.
Tokyo en ligne de mire
Après Washington, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste se rendra à Tokyo pour participer à la 8ᵉ réunion ministérielle Japon/CARICOM. Sur invitation de son homologue japonais, Iwaya Takeshi, il cherchera à renforcer les relations de coopération entre Haïti, la région des Caraïbes et le Japon. Ce sommet offre une opportunité pour Haïti de diversifier ses partenariats et de mobiliser un soutien international au-delà des relations traditionnelles avec les États-Unis.
Une diplomatie de résultats
Contrairement à une approche purement cosmétique, telle qu’incarnée par l’ancienne ministre Dupuy, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste prône une diplomatie axée sur des résultats concrets. Son travail à Washington reflète une volonté de poser les vrais problèmes et d’obtenir des solutions durables. Cependant, le succès de cette démarche dépendra non seulement de ses efforts diplomatiques, mais aussi de la capacité du gouvernement haïtien à répondre aux attentes internationales en matière de gouvernance et de transparence. Haïti a aujourd’hui une chance de transformer ces engagements en actions tangibles pour assurer sa crédibilité sur la scène internationale.
Rédaction : Zantray News