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Dans un communiqué au ton grave publié ce mercredi, la Plateforme Ayisyen Pou Ayiti (PAPA) a vivement dénoncé le bilan d’un an de gouvernance du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qualifiant cette période de « désastre national sans précédent ». L’organisation en a profité pour rendre hommage aux brigadiers, soldats et policiers tombés à Canapé-Vert et à Pacot, victimes de l’insécurité généralisée.
Dans cette déclaration signée par Jonas Coffy, au nom de la Plateforme Ayisyen Pou Ayiti, l’organisation affirme s’incliner devant la mémoire des agents des forces de l’ordre « tombés en mission » et salue également la résilience du peuple haïtien, particulièrement éprouvé au cours des douze derniers mois sous la direction du CPT. Selon PAPA, cette année de transition a été marquée par une détérioration alarmante des conditions de vie, une insécurité galopante, et une paralysie quasi totale de l’appareil étatique.
Un bilan jugé accablant
Vols, viols, kidnappings, assassinats, incendies, fermeture des infrastructures vitales telles que ports et aéroports, occupation des bâtiments publics par des gangs armés, dilapidation des fonds publics, instrumentalisation de la justice : autant de maux dénoncés par la plateforme. PAPA dénonce une absence totale de l’État et accuse les neuf membres du CPT de s’être montrés incapables de répondre aux attentes sécuritaires et sociales de la population.
« Les routes nationales, les quartiers populaires de la capitale, ainsi que de larges portions des départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite sont passés sous le contrôle de gangs », déplore PAPA, soulignant l’ampleur de la terreur qui règne dans le pays.
Une transition décriée et une gouvernance contestée
La plateforme ne mâche pas ses mots en qualifiant le processus de transition de « dévoyé », entraînant la perte de crédibilité et de légitimité du CPT. L’organisation évoque notamment les scandales de corruption et les solidarités internes qui ont, selon elle, empêché toute reddition de comptes. Le gouvernement dirigé par Alix Didier Fils Aimé est également pointé du doigt pour son refus de quitter le pouvoir malgré « l’échec patent de sa mission ».
À ce sombre bilan, PAPA ajoute des chiffres alarmants : plus de 10 000 personnes enlevées, 7 500 assassinats, 1,5 million de déplacés internes, et des milliers d’actes de torture. Un tableau qu’elle qualifie de « cauchemar humanitaire ».
Appel à l’aide internationale et poursuite de la mobilisation
Face à cette situation, la Plateforme Ayisyen Pou Ayiti lance un appel pressant à la communauté internationale, invitant les peuples amis d’Haïti à ne pas détourner les yeux de la souffrance du peuple haïtien. Elle exige également la fin de ce qu’elle appelle le « robinet de sang » entretenu par l’actuel exécutif.
Enfin, la plateforme annonce la poursuite des mobilisations populaires afin d’exiger le départ immédiat du CPT et du gouvernement Fils Aimé, et propose la construction d’un projet alternatif de gouvernance. Ce dernier reposerait sur une nouvelle équipe dirigeante, la mise en place d’un organe de contrôle efficace (OCAG), et des mécanismes de désignation des responsables fondés sur le consensus national.
Rédaction : Zantray News