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Les autres membres du CPT — Fritz Alphonse Jean, Laurent Saint-Cyr Régine Abraham, Frinel Joseph, Edgar Leblanc Fils — et Lesly Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), sont sous le feu des critiques pour avoir maintenu en poste trois conseillers inculpés dans un scandale de corruption. Ils s’unissent pour encourager la corruption. Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, accusés de détournement de fonds publics et d’abus de pouvoir dans l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC), conservent leurs privilèges malgré les preuves accumulées. Des observateurs estiment que Voltaire cherche ainsi à préserver des alliances stratégiques en vue d’un remaniement gouvernemental
Face à ce dilemme éthique, le Conseil Présidentiel se trouve dans une situation juridique complexe. Selon Samuel Madistin, avocat de la Fondation Je Klere, bien que les conseillers bénéficient théoriquement d’une immunité liée à leurs fonctions, leur comparution volontaire devant l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) pourrait les en priver. « Les poursuites peuvent désormais être engagées contre eux », a affirmé Madistin, ajoutant que leur maintien au CPT risque de miner l’intégrité de cette institution de transition.
Une société civile mobilisée pour la justice
La société civile haïtienne, menée par des organisations telles que « Nou Konsyan », réclame des actions concrètes contre les conseillers accusés. Elle exhorte le Premier ministre Garry Conille à suspendre leurs salaires et privilèges et appelle la Police Nationale à révoquer la sécurité de ces conseillers pour signifier la fin de toute tolérance à leur égard. « Nou Konsyan » a souligné que les promesses de sécurité faites par le gouvernement demeurent jusqu’ici non réalisées, intensifiant l’impatience de la population.
Parallèlement, la nomination du juge Benjamin Phélismé pour instruire le dossier est perçue comme un signe encourageant. L’Action des Juristes Concertés pour la Défense des Droits Humains (AJCDH) estime que son travail sera déterminant pour restaurer la confiance de la population dans le système judiciaire haïtien.
Sanctions américaines : un coup de tonnerre pour le CPT
Sur le plan international, les États-Unis ont exprimé leur propre inquiétude face à l’immobilisme de l’État haïtien. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé que Washington envisageait des sanctions contre les trois conseillers impliqués. Dans une lettre adressée aux principaux acteurs politiques haïtiens, Blinken a rappelé l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité et de la stabilité en Haïti, tout en insistant sur la nécessité d’une gouvernance intègre.
Blinken a exhorté les dirigeants haïtiens à travailler de manière cohérente pour une transition réussie, appelant notamment à l’éviction des conseillers pour rétablir la crédibilité du CPT. « Nous comptons sur vous pour bâtir un avenir stable pour tous les Haïtiens », a-t-il déclaré.
Ce message intervient alors que le pays continue de faire face à une crise sécuritaire exacerbée par la violence des gangs, ce qui paralyse les efforts de développement et de gouvernance. Le signal clair de Blinken souligne une position ferme des États-Unis face aux actes de corruption et de soutien aux gangs, dans l’espoir d’une gouvernance haïtienne plus juste et plus transparente.
Rédaction Zantray News