Grâce à l’intervention musclée de la PNH, la Villa d’Accueil échappe à la colère des manifestants

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Port-au-Prince, 19 mars 2025

La Police nationale d’Haïti (PNH) a réussi, ce mercredi 19 mars, à repousser les manifestants qui tentaient de marcher vers la Villa d’Accueil, évitant ainsi une confrontation directe avec le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement. Cependant, cette intervention brutale ne masque en rien l’échec cuisant du pouvoir face à une population à bout. Au lieu d’apporter des réponses concrètes à l’insécurité galopante qui ravage le pays, les autorités se sont enfermées derrière des barricades et ont laissé la police réprimer la colère populaire.

Un peuple qui réclame justice, un État sourd et déconnecté

Depuis plusieurs mois, la capitale haïtienne est livrée à la terreur des gangs, en particulier ceux de la coalition Viv Ansanm, qui imposent leur loi sans que le gouvernement ne parvienne à les contenir. Face à cette incapacité chronique à rétablir l’ordre, des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour exiger des actions immédiates et efficaces.

Brandissant des pancartes et des branches d’arbres, les manifestants ont convergé vers Canapé-Vert et Bourdon, dénonçant l’inaction du gouvernement et réclamant un véritable plan de sécurité. Leur objectif était clair : se faire entendre par les dirigeants retranchés dans la Villa d’Accueil, symbole du pouvoir actuel.

Mais avant qu’ils ne puissent atteindre leur destination, les forces de l’ordre sont intervenues avec une force disproportionnée, utilisant des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles pour disperser la foule. Plusieurs blessés ont été signalés, provoquant encore plus de colère et de frustration.

« La police devrait être avec nous, pas contre nous. Ce sont nos familles qui souffrent de cette situation, y compris celles des policiers eux-mêmes ! », a dénoncé une manifestante en pleurs, révoltée par la répression.

Un pouvoir pris de panique face à la rue

Si la Villa d’Accueil a été protégée, c’est surtout la peur qui a envahi les dirigeants. Un membre du Conseil présidentiel de transition (CPT), pris de panique à l’idée que les manifestants puissent atteindre la résidence officielle, a perdu tout sang-froid et s’est précipité hors du bâtiment en sautant par une fenêtre.

Cette scène, digne d’un scénario chaotique, illustre la fébrilité extrême des autorités face à une contestation populaire qui ne cesse de s’amplifier. Comment un gouvernement peut-il prétendre rétablir l’ordre alors qu’il est lui-même en proie à la panique la plus totale ?

Un gouvernement en échec, des conséquences à tirer

Cette nouvelle journée de tension confirme l’échec absolu du Conseil présidentiel et du gouvernement. Leur incapacité à assurer la sécurité, leur gestion chaotique de la contestation et leur tendance à réprimer au lieu de dialoguer montrent qu’ils n’ont plus la légitimité ni la capacité de répondre aux attentes du peuple.

Si le CPT et le gouvernement veulent encore sauver ce qui reste de leur crédibilité, ils doivent tirer les conséquences de leur échec. La population haïtienne ne peut plus se contenter de promesses vides et de mesures inefficaces.

Cette journée restera le symbole d’un pouvoir aux abois, barricadé derrière les murs de la Villa d’Accueil, pendant qu’un peuple abandonné lutte pour sa survie. Si rien ne change rapidement, la contestation pourrait prendre une ampleur encore plus grande, mettant à rude épreuve un gouvernement déjà à bout de souffle.

Rédaction: Zantray News

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