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En réponse aux questions des journalistes ce mardi, le Premier ministre Garry Conille a nié avoir des différends avec le Conseil présidentiel de Transition (CPT). Pourtant, des informations révèlent que, dès son retour d’un long voyage à l’étranger, le chef du gouvernement s’est précipité à la villa d’accueil, siège du CPT, pour discuter des tensions croissantes entre les deux l ‘exécutif.
L’une des principales sources de ces tensions est la convocation du ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, par les membres du CPT, une décision que Garry Conille rejette fermement. Le Conseil reproche au Conille de s’octroyer des prérogatives en violation de la Constitution et de l’accord du 3 avril 2024, un accord qui fixe les règles de gouvernance partagées entre le gouvernement et le CPT. Cependant, selon certains observateurs, le Premier ministre semble déterminé à s’imposer comme le véritable chef de l’exécutif, ignorant les attributions du Conseil présidentiel.
Depuis sa nomination, Garry Conille a fait preuve d’une attitude perçue comme dédaigneuse à l’égard du CPT. En fournissant des proches à des postes stratégiques au sein des ministères régaliens, le Premier ministre a créé une dynamique de pouvoir qui défie l’autorité du Conseil. Cette stratégie a progressivement érodé le respect de nombreux ministres envers les membres du CPT, conduisant à une rupture dans la gouvernance collective prévue par l’accord initial.
Le conflit entre Garry Conille et le Conseil présidentiel, présidé aujourd’hui par l’architecte Leslie Voltaire après avoir succédé à Edgar Leblanc, est également marqué par des divergences sur la répartition des pouvoirs. Soutenu par une majorité au sein du CPT, Voltaire cherche à rétablir un équilibre en faveur du Conseil, notamment par un remaniement ministériel, afin de réaffirmer le rôle central de cette instance dans la transition politique.
Pour beaucoup, l’attitude du Premier ministre Conille illustre un mépris flagrant pour les mécanismes institutionnels établis. En refusant de se plier aux décisions du CPT et en exerçant une influence croissante sur le gouvernement, il met en péril la stabilité du pouvoir de transition. Les enjeux sont clairs : ce bras de fer entre le Premier ministre et le CPT risque de plonger encore davantage Haïti dans une crise politique, au moment où le pays a besoin de coopération et de stabilité.
La question centrale demeure : Garry Conille peut-il continuer à ignorer l’autorité du Conseil présidentiel de transition sans fragiliser davantage l’État ? Une chose est sûre, le paysage politique haïtien s’apprête à vivre une nouvelle phase de turbulences.
Rédaction Zantray News