Getting your Trinity Audio player ready...
|
Ce vendredi 28 février, le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé a assisté aux obsèques de l’illustre écrivain et artiste haïtien, Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, à l’église St Pierre de Pétion-Ville. La nation haïtienne est en deuil, ayant perdu une figure emblématique de ses arts et de sa culture.
Frankétienne, poète, dramaturge, metteur en scène, comédien et artiste peintre, s’est imposé comme l’un des plus grands génies des lettres et des arts plastiques d’Haïti. Son œuvre, riche et variée, continue de marquer les esprits à travers les générations, et son nom restera à jamais inscrit dans l’histoire culturelle du pays.
Cependant, si son départ est un moment de grande tristesse pour Haïti, il ne se fait pas dans la sérénité qu’un patriote pourrait espérer. Frankétienne a quitté ce monde dans un contexte où Haïti traverse l’une des pires crises de son histoire. En effet, la nation fait face à une insécurité grandissante, un déclin économique dramatique et une crise humanitaire de grande ampleur. Dans ce climat de chaos, Frankétienne n’a pas eu la chance de vivre dans un Haïti paisible, comme il l’aurait mérité.
Pour beaucoup, la douleur de son départ est d’autant plus forte car ils estiment que Frankétienne aurait pu partir honoré, comme une légende haïtienne, si les autorités avaient pris des mesures urgentes pour juguler les crises qui frappent le pays. La crise sécuritaire, qui déstabilise le pays depuis plusieurs mois, aurait pu être traitée avec davantage de rigueur et de détermination si le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé s’était coordonné avec le chef de la Police Nationale, Rameau Normil, pour assurer la sécurité des citoyens. De même, la crise humanitaire et alimentaire, qui touche une large partie de la population, pourrait avoir trouvé des solutions efficaces si les efforts de personnalités comme Leslie Voltaire et Edgard Leblanc Fils avaient été plus convergents et plus intensifiés.
Malgré ces échecs, le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé a exprimé, dans un communiqué, ses sincères condoléances à la famille et aux proches de Frankétienne. « Haïti a perdu un géant de tous les temps, un génie légendaire », a-t-il déclaré, soulignant la perte immense pour le pays. Il a également souhaité à l’artiste une « bonne traversée » vers l’orient éternel, reconnaissant ainsi l’ampleur de l’héritage laissé par Frankétienne dans les arts haïtiens.
Toutefois, la tristesse suscitée par la mort de Frankétienne est aussi un rappel brutal des défis auxquels Haïti fait face. Le pays, confronté à des crises multiples, doit encore lutter pour offrir à ses citoyens, y compris à ses héros culturels, un cadre de vie où la paix, la sécurité et la dignité soient garanties. L’échec des autorités à résoudre ces crises avant le départ de Frankétienne reste un point de tension, et beaucoup s’interrogent sur ce que l’avenir réserve à Haïti.
Ainsi, bien que l’œuvre de Frankétienne soit immortelle, le pays, lui, reste plongé dans une instabilité inquiétante. La question persiste : quand Haïti sera-t-il capable de permettre à ses géants de vivre dans un environnement à la hauteur de leur grandeur ?
Mozard Lombard,