Hier, à Tabarre, le Haut Commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH) s’est réuni « pour la sécurité nationale ». Une expression désormais familière, mais de plus en plus vide de sens, tant elle revient à chaque communiqué sans que la réalité du terrain ne change.
Présidée par le Commandant en chef, M. André Jonas Vladimir Paraison, cette énième rencontre a, selon la Direction de Communication de la Police (DICOP), permis d’évaluer « l’efficacité des dispositifs sécuritaires » et de planifier de « nouvelles offensives ciblées » contre les groupes armés. Des formules bien rodées, répétées à chaque quinzaine, pendant que les populations de Port-au-Prince, de l’Artibonite et du Centre continuent de vivre sous la coupe des gangs.
Le communiqué parle d’une « mobilisation constante » des unités spécialisées et d’une « détermination sans faille » à restaurer la sécurité publique. Mais sur le terrain, la population ne voit ni constance ni efficacité : les attaques se multiplient, les enlèvements se banalisent, et les zones contrôlées par les gangs s’étendent chaque jour davantage.
Rien, dans cette déclaration, ne laisse entrevoir une véritable autocritique ni une remise en question des méthodes actuelles. On évoque vaguement la « formation des cadres intermédiaires et supérieurs » — une annonce récurrente qui sonne davantage comme un rituel administratif que comme une solution concrète à la crise sécuritaire.
Pendant que la DICOP multiplie les communiqués, les citoyens, eux, multiplient les prières pour simplement traverser la capitale.
Encore une réunion, encore des mots. Mais Haïti attend des résultats, pas des bilans sur papier.
Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com