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Une fois de plus, Haïti se retrouve face à un scandale de corruption qui expose le profond effondrement moral de ses institutions. Trois conseillers présidentiels du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) – Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire – sont accusés d’avoir exigé un pot-de-vin de 100 millions de gourdes en échange du maintien en poste de l’ancien président de la Banque Nationale de Crédit (BNC), Raoul Pierre-Louis.
Une corruption normalisée
Ce dossier n’est pas un scandale parmi d’autres. Il est le reflet d’une réalité alarmante : en Haïti, la corruption n’est plus une exception, elle est devenue un mode de gouvernance. Selon le rapport de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), les conseillers incriminés auraient reçu une partie de la somme demandée sous forme de paiements sur des cartes de crédit, dont les dépenses, documentées par les agents de l’ULCC, apparaissent hautement douteuses.
Pire encore, ces conseillers auraient l’habitude de « mendier » auprès d’autres institutions en échange de nominations à des postes stratégiques, notamment ceux de directeurs généraux, d’ambassadeurs ou de ministres. Ces pratiques, qui mêlent extorsion et trafic d’influence, révèlent l’ampleur de la corruption ancrée dans les rouages de l’État haïtien.
Une justice populaire pour briser l’impunité
Face à cette corruption systémique, la justice populaire apparaît comme une réponse nécessaire et légitime. Les institutions haïtiennes, affaiblies par des décennies de manipulation et d’incapacité, ne peuvent agir seules. Une mobilisation massive et pacifique est essentielle pour maintenir la pression et exiger des comptes.
Des manifestations, des veillées devant les tribunaux et une surveillance constante de l’opinion publique sont indispensables pour garantir que ce scandale ne soit pas étouffé. La justice populaire, dans sa forme légale et non violente, est l’ultime rempart contre l’impunité des élites.
L’occasion de tracer un exemple
Le juge Benjamin Félismé a une chance unique de marquer un tournant dans l’histoire judiciaire d’Haïti. Il ne peut y avoir d’indulgence. Des peines exemplaires, y compris des sanctions financières sévères et des peines de prison fermes, doivent être appliquées. Toute faiblesse dans ce dossier serait une trahison envers la nation et un feu vert pour d’autres pratiques similaires.
Une bataille pour la survie de l’État
Ce scandale est bien plus qu’une affaire judiciaire. Il est un test de survie pour Haïti. Si les institutions échouent à agir de manière décisive, elles perdront le peu de légitimité qu’il leur reste. Mais si la justice populaire et étatique collaborent pour imposer un exemple fort, elles peuvent ouvrir la voie à un renouveau.
Haïti, prise en otage par des « braqueurs » corrompus, doit prouver qu’elle est capable de résister et de se relever. Malheureusement, dans un système gangrené, les corrompus défendent les corrompus, cherchant à justifier l’injustifiable. Certains « soldats prépayés », agissant dans l’ombre des puissants, tentent de protéger l’indéfendable au mépris de l’intérêt national.
Le peuple haïtien, exaspéré par des décennies d’injustice, doit être à la hauteur de ce moment historique. La dignité et l’avenir de la nation en dépendent. Le monde regarde. Haïti doit répondre, et cette fois, aucune excuse ne sera tolérée.
Rédaction : Zantray News