Diplomatie haïtienne : « un vaste braquage d’État », dénonce Fritz Jean

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Port‑au‑Prince, le 8 juin 2025 – Dans un entretien au Nouvelliste, Fritz Alphonse Jean, coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), dénonce une mascarade diplomatique qui ruine l’image d’Haïti. Selon lui, « la diplomatie haïtienne n’est plus qu’une carcasse vide, un cimetière d’ambitions politiques et un théâtre de l’absurde », vidée de sa dignité au profit de nominations partisanes et clientélistes.

« Ils ont nommé des centaines de personnes sans qualification dans la diplomatie. C’est une honte devant la communauté internationale. »

Il évoque un phénomène indigne : dans certaines ambassades, là où 10 à 15 agents suffiraient, on dénombre plus de 50 postes. Une inflation qui frise l’absurde :

« J’ai dit non. Le ministre a fait comme bon lui semble. On ne peut pas continuer à répéter les mêmes bêtises qui ont ruiné le pays. »

Fritz Jean accuse directement des acteurs du CPT – notamment le Premier ministre Alix Didier Fils‑Aimé, Gérald Giles, et surtout Smith Augustin – d’avoir utilisé la diplomatie comme un terrain de prédilection pour distribuer postes et privilèges : épouses, maîtresses, concubines, tout y passe.

Dans nos articles précédents, la rédaction de Zantray News avait déjà attiré l’attention sur les dérives du ministre Harvel Jean‑Baptiste, protagoniste d’un excès de plus de 450 nominations diplomatiques, et sur la logique assumée de vente des postes, avec des intégrations flagrantes d’épouses, de maîtresses et de concubines du CPT et de leurs proches. Cette « diplomatie de maîtresses » accompagnée de ristournes sur les frais consulaires n’est pas seulement insultante : elle ravage les entrailles de notre service extérieur.

Les accusations vont plus loin : des sources diplomatiques évoquent une organisation mafieuse, où certains postes seraient littéralement vendus, avec répartition de salaires, rétrocommissions sur les passeports et transactions douteuses sur les frais consulaires – une diplomatie tiroir-caisse.

« Pendant que le pays s’enfonce, que les jeunes fuient, que l’insécurité paralyse tout espoir, des hommes et des femmes censés nous représenter à l’étranger ne sont là que pour encaisser, détourner, et enrichir leurs clans », tempête Fritz Jean.

Il précise avoir exigé la liste complète des nominations diplomatiques :

« J’ai découvert des affectations sans critères, sans évaluation, sans respect du service public. »

De son côté, le ministre Harvel Jean‑Baptiste reste muet, malgré les demandes répétées de la presse – un silence qui équivaut à un aveu.

Face à cette débâcle, Fritz Alphonse Jean a pris une décision radicale : il refuse désormais de convoquer les Conseils des ministres. En d’autres termes, c’est un chef de transition qui claque la porte en pleine transition.

« Haïti ne manque pas de ressources. Elle souffre d’un excès de voleurs. »

Pendant que les postes sont vendus, les ambassades squattées, et les services rançonnés, ce sont les Haïtiens ordinaires qui paient la note : délais interminables, traitement inhumain dans les consulats, image désastreuse du pays à l’étranger.

La goutte d’eau qui fait déborder le vase : le scandale dépasse désormais les frontières diplomatiques. Il cristallise une crise morale, politique et sociale plus vaste.

Rédaction : Zantray News

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