Diplomatie haïtienne : l’État pillé, la honte assumée, la vérité criée

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Il faut le dire sans détour : la diplomatie haïtienne est en état de mort clinique. Ce ministère, censé incarner l’intelligence stratégique de l’État, est devenu une entreprise familiale déguisée, dirigée par un ministre sans épaisseur ni honneur, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste.

Ce n’est plus un ministère, c’est un réseau. Une organisation toxique où les postes diplomatiques sont bradés à des amis politiques, transformant chaque ambassade en machine à cash. Harvel place ses proches dans tous les consulats et ambassades clés, non pour servir la République, mais pour organiser un pillage méthodique des ressources de l’État.

Le cas de Washington est une honte nationale. Là-bas, le scandale est ouvert, visible, criant : l’argent des passeports est détourné, redistribué, manipulé à ciel ouvert. Le consulat n’est plus un service public, c’est une caisse noire pour entretenir des réseaux d’influence et de corruption.

Et dans ce décor sombre, une figure respectable ne peut plus se taire : S. Exc. M. Josué Dahomey, ancien ambassadeur d’Haïti à Paris, diplomate chevronné, respecté, formé, compétent, aujourd’hui ministre conseiller à Washington, et par ailleurs ami personnel du ministre Harvel.

Monsieur Dahomey a le devoir moral et patriotique de s’expliquer. Il est l’un des rares esprits diplomatiques structurés qu’il reste à ce pays. Il ne peut pas se laisser broyer par cette diplomatie de fous et de nuls. Il ne peut cautionner par son silence une entreprise aussi désastreuse. Il doit rétablir la vérité et se désolidariser publiquement du système Harvel, s’il veut préserver ce qu’il représente encore pour la diplomatie haïtienne.

Car Harvel n’est pas simplement incompétent. Il est corrompu dans ses entrailles. En voulant préparer sa vieillesse en pillant les caisses de l’État, il s’enfonce dans une trajectoire de prisonnier en devenir. Il est même suspecté de collaborer avec des individus sanctionnés internationalement, en facilitant le passage de valises diplomatiques remplies d’argent, échappant ainsi à tout contrôle douanier. Si cela est prouvé, nous ne sommes plus dans le cadre d’un scandale administratif, mais dans une trahison d’État en bande organisée.

Pendant ce temps, les postes diplomatiques sont attribués à des gens sans formation, sans mission, sans bureau, entassés dans des salles de conférence ou des cuisines. Le personnel compétent, formé, expérimenté, est mis à l’écart. Les ambassades sont devenues des dépotoirs humains, des camps d’incompétents en mission de remplissage de poches.

Et que dire de Paul Antoine Bien-Aimé, ministre recyclé dans la décrépitude, qui aggrave la décomposition en nommant 150 agents supplémentaires pour soi-disant « gérer les passeports ». Ce n’est pas de la gouvernance. C’est un mécanisme d’évasion massive, une diplomatie d’accompagnement à l’exode.

Le ministère des Finances ne pourra jamais payer tous ces postes inventés. Le pays est en faillite. L’aéroport est fermé. La douane est bloquée. L’ONA, la DGI, l’OAVCT tournent au ralenti. Mais le réseau Harvel continue d’étendre ses tentacules, comme si Haïti n’était pas déjà à genoux.

Face à ce désastre, les diplomates de métier, ceux qui ont encore une conscience, se lèvent. Ce texte est leur cri de rupture, leur vêtement d’alerte jeté aux pieds d’un pouvoir corrompu. Ils refusent de se laisser entraîner dans cette débâcle. Ils réclament un sursaut. Un nettoyage. Un jugement. Une reconstruction.

La diplomatie ne peut pas être un abri pour voleurs, ni un outil de récompense politique. Elle est une arme de souveraineté, un levier de respect, un instrument de stratégie.

Il est temps de tout reprendre à zéro. D’écarter Harvel, de geler les nominations abusives, d’ouvrir un audit général. Et surtout, de rendre à la diplomatie haïtienne sa dignité perdue.

Car si rien n’est fait, dans deux, trois ou cinq ans, nous pleurerons un État sans voix, sans visage, sans représentation. Et comme toujours, c’est le peuple qui paiera. Entre le prix des passeports détournés et la facture des illusions perdues, le chaos diplomatique d’aujourd’hui prépare la faillite institutionnelle de demain.


Rédaction : Zantray News

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