Ce mardi, le Conseiller-Président Fritz Alphonse Jean a reçu l’Ambassadeur d’Espagne en Haïti, M. Marco Antonio Penin Toledano, pour, une fois de plus, « renforcer les liens d’amitié et de coopération » entre les deux pays. Derrière les formules convenues et les sourires diplomatiques, cette rencontre ressemble davantage à une répétition du même scénario que le pays subit depuis des décennies : de grandes déclarations, peu d’actions concrètes.
Selon le communiqué officiel, les discussions auraient porté sur des axes de collaboration dans l’éducation, la politique et la sécurité. Des mots qui sonnent bien, certes, mais qui, dans le contexte haïtien, résonnent surtout comme des promesses recyclées. L’appui annoncé de l’Espagne au « développement durable » et à la « bonne gouvernance » rappelle ces partenariats internationaux dont les résultats se perdent dans les méandres de la bureaucratie et de l’instabilité chronique.
Une fois encore, on parle de « volonté commune » et de « stabilité durable », alors que le pays continue de s’enfoncer dans une crise multiforme où ni la gouvernance, ni la sécurité, ni même l’éducation ne parviennent à sortir de l’impasse. Ces déclarations officielles, vidées de toute portée réelle, témoignent surtout d’une diplomatie symbolique, déconnectée du quotidien des Haïtiens.
En somme, cette rencontre entre le Conseiller-Président et l’Ambassadeur d’Espagne semble moins marquer un nouveau départ qu’un épisode de plus dans la longue série de dialogues diplomatiques sans lendemain. Tant que ces « partenariats » se limiteront à des échanges de bonnes intentions, Haïti restera prisonnière d’une diplomatie de façade, incapable de se traduire en progrès tangible pour la population.
Mozard Lombard,
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