Crise sécuritaire à Port-au-Prince : silence des autorités face à une population en détresse

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Plus de 24 heures après la mobilisation conjointe entre la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les habitants de Pétion-Ville pour repousser les bandits armés, le silence des autorités demeure assourdissant. Selon les chiffres officiels de la PNH, plus de 28 bandits ont été tués lors des affrontements. Toutefois, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), dirigé par Pierre Espérance, rapporte un bilan encore plus lourd : 48 morts.

Malgré l’ampleur de cet événement, ni le Conseil Présidentiel de Transition, ni la Primature n’ont communiqué sur les mesures prises pour stabiliser la situation ou rassurer la population. Ce silence contraste avec les menaces explicites proférées par les groupes armés, qui continuent de semer la terreur dans les zones qu’ils contrôlent.

Un leadership en question

L’absence de réaction des autorités soulève de graves interrogations sur la gestion de la crise. Aucune annonce officielle du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) n’a été faite pour renforcer la sécurité à Pétion-Ville, Bourdon, Canapé-Vert, Solino et Vivy-Michel. Pendant ce temps, les bandits continuent de menacer ouvertement des populations déjà traumatisées.

Plus préoccupant encore, les activités officielles des autorités semblent s’éloigner des réalités du terrain. Hier, les cérémonies d’installation des nouveaux ministres de la Défense et de la Justice ont eu lieu à la Primature, loin des zones sous contrôle des gangs. Cette fuite des zones sensibles reflète une incapacité apparente à affronter la réalité sécuritaire du pays.

L’échec de l’accord du 3 avril

Le cynisme et le mutisme des membres du Conseil Présidentiel de Transition et du gouvernement remettent en cause leur capacité à diriger dans une situation de crise. L’accord du 3 avril, censé servir de feuille de route pour une transition politique et sécuritaire, semble caduc face aux violations répétées, à l’inaction et au manque de leadership du Conseil Présidentiel de Transition.

Les critiques se multiplient : le gouvernement et les membres du Conseil Présidentiel de Transition sont-ils dépassés par l’ampleur de la crise ou cherchent-ils à éviter une confrontation directe avec des gangs de plus en plus audacieux ? Certaines informations laissent entendre que des émissaires auraient été envoyés par le Conseil Présidentiel de Transition pour tenter de négocier et obtenir le contrôle des gangs. Cependant, ces tentatives auraient échoué, les gangs ayant refusé ces pourparlers et éliminé l’envoyé (Ducson).

Des rumeurs circulent également selon lesquelles le Conseil Présidentiel de Transition envisagerait d’éliminer certaines figures perçues comme des obstacles à leurs objectifs. Cette situation alarmante reflète une crise profonde où, selon plusieurs observateurs, même les autorités semblent prêtes à s’aligner sur des pratiques criminelles, au mépris de la vie et de la sécurité des citoyens.

Une population abandonnée

Alors que les citoyens dans certains quartiers se sont eux-mêmes mobilisés pour épauler la PNH dans cette lutte, le silence et l’inaction des autorités apparaissent comme un abandon. Le manque de leadership et l’absence de mesures concrètes pour contrer les menaces renforcent le sentiment d’insécurité généralisée.

Si les dirigeants ne réagissent pas rapidement pour restaurer l’ordre et rassurer la population, l’avenir du Conseil Présidentiel de Transition ainsi que celui de l’ensemble du gouvernement risque de s’effondrer face à une crise qui ne cesse de s’aggraver..

Rédaction : Zantray News

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