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Depuis plusieurs semaines, une crise profonde et très inquiétante ébranle les relations entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature, avec en toile de fond une figure clé : Dominique Dupuy, ministre des Affaires étrangères et des Cultes. En effet, celle-ci instaure une situation qui met à mal l’harmonie au sein de l’Exécutif de Transition. Car, téléguidée par le clan syro-libanais (du côté maternelle) et la vielle mulatrerie haïtiennne (du côté paternel), mue par des ambitions politiques grandioses, elle est perçue et représente véritablement celle par qui le malheur politique actuelle arrive.
Une crise qui s’enracine
La crise actuelle prend racine dans une série de décisions et d’attitudes qui ont reflèté le véritable caractère de Dominique Dupuy : opportuniste, égoïste, manipulatrice et grandiloquente. Selon les informations provenant de personnes qui la côtoient, notamment son indiscret Chef de Cabinet Ricarson Dorcé, elle n’a qu’un projet dans la vie: elle-même. Ainsi, tout doit tourner autour d’elle et exclusivement pour elle. En conséquence, elle revendique cette transition pour elle et ses clans dont une branche est dirigée par un ancien premier ministre sanctionné. Dans cette perspective, par son comportement, elle n’hésite pas à piéger le Premier Ministre Garry Conille en lui faisant croire qu’elle travaille pour lui alors que cette femme s’active à le faire renvoyer par le CPT, et ce dans l’espoir de le remplacer et en profiter pour remettre le pouvoir à ses clans.
Dominique Dupuy instille le venin de la division entre le CPT et la Primature afin de mieux régner. Son jeu machiavélique se manifeste par sa légendaire ingratitude. Elle a obtenu son poste de ministre des Affaires étrangères à la suite d’un vote majoritaire du CPT, mais elle s’est rapidement placée du côté du premier ministre grâce au soutien sans faille de Nesmy Manigat. Elle avait tout fait pour trouver des rencontres bilatérales exclusivement pour le premier ministre lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU. Elle a rempli les Missions diplomatiques et Postes consulaires de personnes incompétentes et inexpérimentées sous le saint patronage du Premier ministre.
Or, la diplomatie relève en toute occasion de l’autorité de la présidence. Mais Dominique Dupuy a multiplié les initiatives, souvent sans concertation avec le CPT. Elle nomme, révoque, discute avec des dirigeants étrangers sans aucun égard pour la présidence. Elle la méprise même. En privé, elle affuble les membres du CPT de tous les noms et se moque royalement d’eux. Ce comportement hautain et pernicieux ne peut que provoquer des frictions au sein de l’appareil gouvernemental.
Le boycott du CPT à l’ONU
L’un des moments les plus marquants de cette fracture a été le boycott du CPT lors de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies. Le CPT, qui avait exprimé des réserves quant à la participation du gouvernement à cet événement international, a été volontairement écarté selon certaines informations, par la ministre des Affaires étrangères. En réaction, le CPT a l’a convoquée pour qu’elle s’explique, mais elle n’a pas daigné répondre à l’invitation. Dans le confort de son bureau et sous le regard ébahi et jouissif de son petit Chef de Cabinet, elle a même déclaré : ils se prennent pour qui ces pauvres gens du CPT?
Cette convocation ratée a mis à mal l’autorité politique du CPT et exposé au grand jour les divisions internes au sein du gouvernement. Au lieu d’apaiser les tensions, Dominique Dupuy et son entourage grassement rémunéré, dont son conjoint et communicant Cyril Pressoir, ont réagi vivement, dénonçant cette convocation comme une tentative de déstabilisation orchestrée par le CPT. Les employés contractuels du ministère des Affaires étrangères, ayant reçu une prime inespérée, se sont également mobilisés pour défendre leur ministre, multipliant les déclarations dans les médias. Cependant, cette défense chèrement monnayée avec l’argent des contribuables est perçue par certains comme une tentative désespérée de protéger Dupuy face à des critiques légitimes.
Face à la montée des tensions, la Primature, dirigée par Garry Conille, est restée relativement imperturbable; excepté son chef de Cabinet, Nesmy Manigat, qui a eu la clairvoyance de dire la vérité au PM Conille sur le dossier de Madame Dupuy pour éviter de faire couler le bateau avec tout le gouvernement. Néanmoins, la situation soulève des questions quant au rôle du Premier ministre dans la gestion de ces conflits internes. Conille, qui a souvent été accusé de centraliser le pouvoir au sein de son gouvernement, se retrouve désormais à devoir gérer un affrontement qui pourrait affaiblir davantage l’exécutif. On se demande à raison s’il a cette capacité managériale.
Les graves accusations de Dupuy
Qui pis est, au cœur de la crise qui ébranle l’exécutif haïtien, la ministre des Affaires étrangères a récemment lancé de graves accusations contre les membres du CPT et certains diplomates, les accusant de trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains. Ces déclarations incendiaires ont montré au grand jour l’immaturité intellectuelle et politique de Dominique Dupuy et ont exacerbé les tensions entre le CPT et la Primature, créant un climat explosif au sein du gouvernement.
Pour de nombreux observateurs, Dupuy, considérée comme la pomme de discorde ou le « nœud gordien » de cette division, doit être rapidement écartée pour rétablir l’unité entre les deux branches de l’exécutif. Autrement dit, son départ s’avère inévitable pour apaiser les tensions et permettre au gouvernement de se recentrer sur les véritables priorités du pays.
La manière dont cette situation critique évoluera dans les prochaines semaines déterminera l’avenir de la transition politique haïtienne et la possibilité de l’organisation des prochaines élections.
Rédaction Zantray News
Le Conseil Présidentiel de Transition en Haïti : la connerie politique du siècle
Depuis sa création, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en Haïti, conçu pour gérer la seconde phase de la transition politique post-Jovenel Moïse, est devenu un symbole d’échec institutionnel. Au lieu d’essayer de rétablir la stabilité des institutions républicaine et de préparer des élections transparentes, le CPT semble avoir aggravé les divisions politiques et assuré la promotion de la corruption. Ainsi devient-il une source de blocage pour la gouvernance haïtienne, au point que certains observateurs le qualifient même de “connerie politique du siècle”.
Un pari politique perdu
Le CPT a été instauré avec l’espoir de mieux diriger la transition politique en Haïti et de rétablir une certaine stabilité socio-économique. Cependant, son incapacité à tirer pleinement les conséquences de ses propres choix, notamment lors de la nomination du Premier ministre, a révélé ses dysfonctionnements. Plusieurs candidats locaux, profondément ancrés dans la réalité haïtienne, étaient en lice pour le poste de Premier ministre. Cependant, contre toute attente, les conseillers ont opté pour Garry Conille, qui avait vécu à l’étranger pendant 12 ans, et était déconnecté de la réalité haïtienne
Malgré les avertissements sur la personnalité de Conille, un mégalomane qui cherchait à se mettre en avant et à imposer ses propres règles avant même d’être officiellement nommé, les conseillers ont ignoré ces signaux. Ils ont écarté les hommes de terrain, mieux qualifiés pour gérer la crise, et ont voté à une majorité de six voix sur sept en faveur du cadre onusien, un véritable coup de tonnerre dans le paysage politique haïtien.
Ce choix s’est avéré être le point de départ d’un dysfonctionnement chronique au sein du CPT. Car, dès son arrivée en Haïti, Garry Conille a imposé unilatéralement ses règles, refusant de respecter les accords signés avec les partis impliquées dans la prise en main de la transition. Il a consolidé son contrôle sur les ministères régaliens, concentrant entre ses mains tous les leviers de pouvoir, aggravant ainsi les divisions au sein du gouvernement. Ce manque de cohésion interne, associé à une incapacité à faire face aux contradictions de sa gouvernance, a contribué à bloquer davantage la gestion de l’État. Le pari de la transition, censé stabiliser le pays, s’est ainsi transformé en un véritable fiasco politique.
Des luttes de pouvoir interne et des scandales
Le CPT devait, en théorie, être un organe impartial et compétent, formé de personnalités expérimentées et honnêtes, capable de naviguer dans les eaux troubles de cette transition afin de sortir le pays de la grave crise politique engendrée par l’assassinat sauvage du Président Jovenel Moïse. Cependant, il s’est rapidement enlisé dans des luttes de pouvoir internes. Plusieurs de ses membres, dont Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, ont été impliqués dans des scandales de corruption, notamment dans l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ces accusations, combinées à un manque flagrant de leadership, ont gravement entaché la crédibilité du CPT et miné la confiance des citoyens.
Un échec organisationnel
Au-delà des scandales, la structure même du CPT s’est révélée inefficace. Plutôt que de renforcer les institutions de l’État, le CPT semble les avoir affaiblies, concentrant trop de pouvoir entre les mains duvaliéristes du Premier Ministre Conille. Cette concentration excessive, sans mécanismes de contrôle adéquats, a conduit à la théâtralisation et l’immobilisme au niveau du gouvernement. Les rivalités internes entre les membres du CPT et leur incapacité à trouver des solutions concrètes aux défis majeurs du pays, tels que l’insécurité, la famine et l’organisation des élections, ont renforcé l’idée que le CPT est une véritable ” connerie politique”.
Alors que la population haïtienne continue de souffrir d’une insécurité croissante et de grand déficit alimentaire, le CPT reste focalisé sur des luttes d’intérêt personnel, totalement déconnecté des réalités du terrain.
Quel avenir pour le CPT ?
Face à ce constat d’échec, de nombreux experts et acteurs politiques appellent à une réforme profonde ou à la dissolution pure et simple du CPT. Car ils estiment que cet organe est devenu un fardeau qui a contribué à enfoncer Haïti encore plus profondément dans la crise. Si aucune mesure de restructuration n’est rapidement prise, le CPT risque de passer à l’histoire comme l’un des plus grands échecs politiques de la période post-1986.
En définitive, ce qui devait être un outil de transition et de stabilisation s’est transformé en une impasse politique. Loin de remplir son rôle, le CPT est aujourd’hui perçu comme la “connerie politique du siècle”, illustrant l’incapacité des dirigeants haïtiens à saisir l’urgence de la situation et à proposer des solutions viables pour sortir le pays de la crise.
Rédaction Zantray News