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La Corée du Sud traverse une crise politique majeure alors que le président Yoon Suk Yeol se retrouve sous la menace d’une motion de destitution déposée par l’opposition, à la suite d’une tentative controversée d’instaurer la loi martiale. Dans un tournant inattendu, le chef de son propre parti, Han Dong-hoon, a exigé que le président quitte la formation politique tout en s’engageant à bloquer la motion de destitution.
Une fracture au sein du parti présidentiel
Han Dong-hoon, chef du Parti du Pouvoir au Peuple (PPP), auquel appartient le président Yoon, a déclaré mercredi devant des journalistes qu’il avait « exigé que le président quitte le parti ». Bien qu’il ait assuré que le PPP s’opposerait à la motion de destitution, il a tenu à préciser que son parti « ne défendrait pas la loi martiale inconstitutionnelle » mise en place brièvement par le chef de l’État.
Cette demande illustre des tensions croissantes au sein du parti présidentiel, alors que la popularité de Yoon Suk Yeol s’effondre. Selon un récent sondage, seulement 25 % des Sud-Coréens approuvent son action, tandis que 71 % désapprouvent sa gestion.
La loi martiale au cœur de la controverse
La tentative d’imposer la loi martiale, mardi soir, a marqué un point culminant dans les critiques contre Yoon. Selon l’opposition, cette action visait à empêcher des poursuites criminelles contre le président, notamment dans des affaires de corruption. Yoon aurait ordonné le déploiement de 250 membres des forces spéciales pour sécuriser le parlement, un geste dénoncé comme un « crime impardonnable » par des députés de l’opposition.
Face à ces accusations, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Séoul, dénonçant une atteinte à la démocratie. Les syndicats ont appelé à une grève générale vendredi, augmentant la pression sur le président.
Un avenir incertain
La motion de destitution, qui nécessite une majorité des deux tiers au parlement, sera soumise au vote samedi. Si elle est adoptée, le pays pourrait entrer dans une période d’incertitude politique prolongée. L’opposition espère rallier suffisamment de voix, y compris parmi les députés du PPP, pour obtenir le départ de Yoon.
En attendant, des manifestations nocturnes continuent à Séoul. « Je resterai mobilisé jusqu’à ce que Yoon Suk Yeol parte », a confié Nam Gi-kim, un étudiant de 28 ans, reflétant l’état d’esprit d’une partie des citoyens.
Cette crise met en lumière les faiblesses du paysage politique sud-coréen, alors que le pays, autrefois marqué par des dictatures militaires, continue de consolider sa démocratie.
Rédaction: Zantray News