Le Ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a reçu ce jeudi 27 novembre 2025 l’Ambassadeur de France, Antoine Michon, pour un nouvel échange présenté comme consacré à la coopération haïtiano-française en matière de sécurité. Mais au-delà des formules convenues, cette rencontre ressemble davantage à un exercice diplomatique routinier qu’à une avancée concrète dans un domaine où l’urgence est pourtant indéniable.
Selon les informations communiquées, la réunion s’inscrirait dans la continuité d’un entretien antérieur avec Jean-Noël Barrot, Ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, tenu en marge du Sommet CELAC–UE à Santa Marta, en Colombie. Là encore, aucune précision sur la substance réelle de cette « continuité » : on recycle les mêmes termes, les mêmes intentions, les mêmes promesses, sans qu’il soit possible de discerner si quelque chose a réellement évolué depuis la précédente conversation.
Les deux parties ont réaffirmé la solidité de l’amitié haïtiano-française et « passé en revue » les termes de l’agenda France–Haïti. Une formulation qui, une fois de plus, témoigne davantage d’un rituel diplomatique soigneusement huilé que d’une démarche ambitieuse. L’exercice ressemble à une relecture soporifique de dossiers déjà connus, sans indication de nouvelles orientations, d’engagements concrets ou de mesures tangibles.
La rencontre s’est finalement conclue par un examen des possibilités de soutien mutuel aux candidatures des deux pays au sein d’institutions internationales.
Un point qui, aussi légitime soit-il, donne le sentiment que les priorités affichées s’éloignent des préoccupations immédiates de la population : on discute de sièges, de positions et de votes dans des enceintes internationales pendant que les défis sécuritaires — le thème offciel de la réunion — restent relégués aux déclarations de principe.
En somme, cette réunion, comme tant d’autres avant elle, semble surtout avoir servi à maintenir l’apparence d’un dialogue soutenu, sans que l’on sache si quelque chose de véritablement décisif en matière de sécurité ou de coopération bilatérale en sortira un jour. Le communiqué est impeccablement poli ; la réalité, elle, reste étrangement absente.
Mozard Lombard,
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