À travers ses déclarations récentes, le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé laisse entendre qu’il se projette toujours à la tête de l’exécutif après le 7 février. Cette date marque pourtant la fin annoncée du mandat du gouvernement de transition, selon l’accord du 3 avril.
Lors d’une activité publique, il est revenu sur la qualification d’Haïti à la Coupe du monde. Le chef du gouvernement s’est exprimé sans évoquer de transition institutionnelle. Son discours n’a fait mention ni d’échéance politique ni de mécanisme de passation du pouvoir.
Le Premier ministre a annoncé l’installation de téléviseurs et de panneaux solaires dans chacune des 571 sections communales du pays. Cette initiative vise, selon ses propos, à permettre à toute la population de suivre le Mondial 2026.
Il a précisé que l’identification des sites et des besoins matériels commencerait dès les premières semaines de janvier. Aucun calendrier institutionnel n’a été présenté concernant la période postérieure au 7 février.
En évoquant explicitement des actions prévues jusqu’en juin 2026, Alix Didier Fils Aimé s’inscrit dans une projection de gouvernance à long terme. La Coupe du monde devant se tenir à cette période, ses propos impliquent une présence continue à la tête de l’État.
Ces annonces interviennent alors que la situation sécuritaire demeure critique sur l’ensemble du territoire. Depuis 2022, plus de 16 000 personnes ont été tuées dans des violences armées liées aux groupes criminels.
Le pays compte également plus de 1,4 million de déplacés internes vivant dans des conditions précaires. Parallèlement, plus de 5,7 millions de personnes sont touchées par une insécurité alimentaire sévère.
Lors de cette prise de parole, aucune mesure spécifique n’a été annoncée concernant le rétablissement de la sécurité ou la protection des populations déplacées. Le discours s’est concentré exclusivement sur des équipements liés à un événement sportif international.
La présence visible du ministre de l’Intérieur aux côtés du Premier ministre a accompagné cette annonce, sans communication institutionnelle sur les urgences sécuritaires. Aucun plan de réponse immédiate n’a été présenté durant l’événement.
En se projetant publiquement au-delà de l’échéance politique annoncée, le chef du gouvernement relance le débat sur la durée réelle de la transition. Ses propos constituent aujourd’hui un élément central de l’analyse sur l’avenir du pouvoir exécutif après le 7 février.
Rédaction: Zantray News Haïti