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À Doha, le Président Laurent Saint-Cyr recycle les promesses usées du pouvoir haïtien

Encore un sommet, encore un discours, encore des promesses. À Doha, lors du Deuxième Sommet mondial pour le développement social, le Président du Conseil Présidentiel de Transition, S.E.M. Laurent Saint-Cyr, a livré ce qu’il a appelé un « vibrant plaidoyer » en faveur d’une mobilisation internationale pour rétablir la sécurité en Haïti. En réalité, il s’agissait d’un discours de plus dans la longue série d’appels à l’aide adressés à une communauté internationale déjà lasse d’entendre les mêmes refrains.

En appelant les États à soutenir la Force de Répression des Gangs (GSF), approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition semble ignorer que les Haïtiens n’attendent plus des forces étrangères, mais une gouvernance digne, compétente et responsable. Pendant qu’il parle de « solidarité internationale », le pays, lui, s’enfonce dans la peur et la misère, livré aux gangs qui contrôlent rues, ports et institutions.

Laurent Saint-Cyr affirme vouloir « rendre opérationnelle la Force de Répression des Gangs dans les meilleurs délais » et « tirer les leçons » des précédentes missions internationales. Mais combien de fois a-t-on entendu ce discours ? Combien de dirigeants avant lui ont promis de restaurer la sécurité, d’organiser des élections, de répondre aux « aspirations légitimes du peuple haïtien » — avant de sombrer dans la même inertie politique ?

Ce plaidoyer, présenté comme un cri du cœur, ressemble davantage à un exercice diplomatique sans substance. Parler de paix et de stabilité à des milliers de kilomètres d’un pays à feu et à sang, c’est facile. Pendant que les mots se succèdent dans les salons climatisés de Doha, le peuple haïtien, lui, continue de payer le prix de la lâcheté et de l’impuissance de ceux qui prétendent le gouverner.

Haïti n’a pas besoin d’un autre discours. Elle a besoin d’un sursaut. Et tant que les dirigeants confondront tribune internationale et responsabilité nationale, la sécurité, la stabilité et le développement resteront des mots creux, répétés à l’infini par des dirigeants qui parlent beaucoup, mais n’agissent jamais.

Mozard Lombard,

mozardolombardo@gmail.com

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