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Le président colombien Gustavo Petro Urrego et le président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti, Leslie Voltaire, se sont réunis le 21 décembre 2024 à Riohacha, Colombie, pour une rencontre présidentielle élargie. Les discussions ont porté sur des sujets clés, notamment la paix, la sécurité, la justice, la migration et la coopération économique, technique et culturelle.
Cependant, cette rencontre intervient dans un contexte délicat. De nombreux Haïtiens n’oublient pas l’assassinat, en juillet 2021, du président élu Jovenel Moïse, tué chez lui dans des circonstances troublantes impliquant des mercenaires colombiens. Ce crime, perçu comme un acte odieux, reste impuni à ce jour, suscitant une profonde méfiance parmi la population. Beaucoup s’interrogent sur les intentions réelles de l’actuelle équipe de transition haïtienne, qui était connue pour ses divergences avec le président Moïse.
Des spéculations émergent sur la finalité de ces rapprochements avec la Colombie. S’agit-il de manœuvres visant à négocier la libération des mercenaires colombiens, arrêtés par des citoyens haïtiens et conduits aux autorités locales après l’assassinat ? Ou bien de concessions politiques qui pourraient être perçues comme une trahison envers la mémoire du président Moïse ? Ces questions alimentent les inquiétudes de millions d’Haïtiens qui réclament justice et refusent que cet acte reste impuni.
Un partenariat économique et éducatif renforcé
Malgré ces tensions, les discussions entre les deux pays ont également porté sur des initiatives pour relancer les échanges commerciaux et améliorer les relations bilatérales. La Colombie s’est engagée à exporter vers Haïti des produits alimentaires comme le maïs et la farine, ainsi que des matériaux de construction, en utilisant les infrastructures logistiques de La Guajira. Haïti, de son côté, prévoit de réactiver les ports du sud pour soutenir ces échanges.
Sur le plan éducatif, la Colombie a proposé des formations techniques et linguistiques pour les jeunes Haïtiens, en partenariat avec le Service national d’apprentissage (SENA). Dans le domaine de la sécurité, elle a également offert son soutien en proposant des formations spécialisées pour la police nationale d’Haïti.
Les enjeux de la justice et de la souveraineté nationale
Au-delà des engagements économiques et éducatifs, la réunion a mis en lumière des sujets sensibles liés à la souveraineté et à la justice. Bien que le président Petro ait exprimé son soutien à une résolution de la crise haïtienne, l’absence de discussions explicites sur l’affaire Jovenel Moïse a laissé une partie de la population sceptique. La question de savoir si ce rapprochement servira les intérêts du peuple haïtien ou s’inscrit dans une stratégie politique obscure reste en suspens.
Une relation historique à réaffirmer
Malgré les tensions actuelles, les deux dirigeants ont rappelé les liens historiques qui unissent Haïti et la Colombie. En évoquant la mémoire de Simón Bolívar et Alexandre Pétion, Leslie Voltaire a invité Gustavo Petro à visiter Haïti pour renforcer cette amitié séculaire.
Sur la plateforme X, Gustavo Petro a exprimé sa reconnaissance envers Haïti, rappelant l’inspiration du drapeau colombien dans celui de la révolution haïtienne, un symbole de liberté, d’égalité et de solidarité.
Cette rencontre, bien qu’importante pour les relations bilatérales, soulève des interrogations profondes sur les intentions des dirigeants et l’avenir de la justice en Haïti, alors que le peuple réclame des réponses claires et une justice équitable.
Rédaction: Zantray News
