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Dans une lettre ouverte adressée au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et au Premier ministre, la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest (CCIO) exprime son profond désarroi face à la dégradation continue de la sécurité en Haïti. Par ces mots forts : « À l’impossible, vous êtes tenus », l’organisme rappelle aux autorités leur responsabilité cruciale dans la gestion de la crise sécuritaire qui frappe le pays. En dépit de la « résilience légendaire » de la population, la CCIO appelle à des actions concrètes pour restaurer l’ordre et alléger les souffrances des citoyens.
La lettre met en lumière la violence croissante qui frappe plusieurs quartiers du pays. En dénonçant les massacres « terroristes » ayant endeuillé des zones telles que Wharf Jérémie, Bel-Air, Pont-Sondé et Petite Rivière de l’Artibonite, la CCIO déplore la brutalité des actes perpétrés, qu’elle qualifie de « violences gratuites ». Ces événements, jugés « au-delà de l’entendement », révèlent l’ampleur de la crise humanitaire et l’incapacité des forces de sécurité, malgré leurs efforts, à endiguer cette spirale de violences. Le manque de moyens pour les forces de l’ordre est, selon la CCIO, un obstacle majeur à leur efficacité.
Les conséquences de l’insécurité vont bien au-delà de la souffrance humaine. Selon les données récentes de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), près de 11 000 personnes ont été déplacées dans la région de Poste-Marchand. La CCIO soulève la question cruciale de la relance économique, soulignant l’impossibilité de rétablir une dynamique de croissance lorsque la sécurité reste instable. « Comment parler de relance économique quand l’insécurité nous met dans l’incapacité de fonctionner et de maintenir les emplois qui existent encore ? », s’interroge l’organisme, déplorant l’impact paralysant des violences sur les activités économiques.
L’appel de la CCIO ne se limite pas à une critique des manquements actuels. L’organisme propose des mesures concrètes, telles que l’augmentation des ressources pour la police et l’armée, en particulier pour lutter contre la contrebande qui alimente la criminalité et entrave les efforts de sécurité. Pour la CCIO, l’inaction prolongée du gouvernement ne fait qu’aggraver la situation et sape la confiance de la population envers ses dirigeants.
Face à cette urgence, la CCIO exhorte les autorités à dépasser les déclarations et à passer à l’action. L’organisme rappelle que rétablir l’autorité de l’État et garantir une croissance économique durable sont des impératifs tant politiques que moraux. Le pays, à bout de souffle, ne peut plus attendre des solutions qui, pour l’instant, semblent absentes.
Cette lettre ouverte est un appel à la responsabilité des autorités, un cri du cœur d’un secteur privé qui souffre au même titre que la population dans son ensemble. Le temps des paroles semble révolu : seule l’action pourra, espère la CCIO, ramener un semblant de stabilité et d’espoir pour l’avenir d’Haïti.
Rédaction Zantray News