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Ce 16 décembre 2024 aurait dû être une journée de mémoire et de réflexion. Il y a 34 ans, la nation haïtienne participait à sa première élection démocratique sous l’égide de la Constitution de 1987 : un moment d’espoir pour un peuple en quête de justice et de changement. Pourtant, cet anniversaire passe dans un silence assourdissant, écrasé par l’inaction, la corruption et l’effondrement total des institutions.
Au lieu de célébrer les principes démocratiques et de tracer un chemin pour sortir du chaos, la classe politique demeure engluée dans ses querelles de pouvoir, incapable de proposer une issue crédible. Tous les regards se tournent une fois de plus vers l’international, notamment vers la Caricom, devenue l’arbitre de nos affaires internes. En mars dernier, cette organisation régionale avait imposé le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), présenté comme une “transition de rupture”. Mais cette structure, censée sortir le pays de l’abîme, n’a produit qu’inefficacité, scandales et divisions. Le CPT est sans respect en Haïti : il incarne la corruption et la violation flagrante de l’accord du 3 avril. Les quatre autres conseillers sont complices de corruption avec les trois inculpés. Aucun résultat n’est possible avec eux. L’option de la Cour de cassation est imminente à explorer. Il faut écarter les trois corrompus ou éliminer le CPT, qui est sans morale, sans éthique et sans respect.
Des dirigeants corrompus au sommet de l’État
Le paradoxe haïtien est criant : tous les conseillers présidentiels et ministres sont des figures politiques usées, marquées par l’échec et alourdies par des dossiers de corruption. Ces mêmes individus, qui ont déjà pillé les ressources du pays, volé l’espoir des Haïtiens et saboté tout projet d’avenir, sont aujourd’hui chargés de “diriger” Haïti. Pire encore, ils continuent de prendre des décisions cruciales pour le pays, bien qu’ils aient échoué sur toute la ligne.
Ces “autorités” incarnent la faillite totale du système. Elles représentent une insulte à la mémoire des millions d’Haïtiens qui ont rêvé d’un avenir meilleur. Leur présence au pouvoir n’est rien de moins qu’un affront à la nation. Il faut que cela cesse, et cela doit cesser maintenant !
La mobilisation populaire, dernier espoir
Face à cette situation désastreuse, seule une mobilisation populaire massive peut débarrasser Haïti de cette élite corrompue et prédatrice. La résignation ou l’attentisme ne feront qu’aggraver la situation. Ces dirigeants, véritables fossoyeurs de l’espoir national, doivent être confrontés à la colère légitime du peuple qu’ils ont trahi. Les Haïtiens doivent se lever pour dire non à cette mascarade, non aux corrompus, non aux assassins de la démocratie !
Le monde à l’envers : réhabiliter les échecs
Un autre paradoxe, tout aussi révoltant, se manifeste dans la réalité actuelle. Le parti Fanmi Lavalas, responsable d’avoir détruit l’armée d’Haïti et favorisé l’émergence des gangs criminels, voit aujourd’hui une de ses figures, Leslie Voltaire, à la tête du CPT. Pendant ce temps, l’insécurité atteint des sommets, des citoyens meurent sous les balles des gangs, des familles abandonnent leurs maisons et dorment dans les rues. C’est le monde à l’envers !
Haïti semble enfermée dans une boucle infernale où les échecs et les scandales du passé ne sont pas seulement ignorés, mais réhabilités. Nous avons pris cette habitude mortifère de ressusciter les morts, de réhabiliter les échecs et de légitimer les corrompus. Ce cycle doit être brisé, et il doit l’être maintenant, car chaque jour qui passe nous rapproche davantage de l’abîme.
La souveraineté, un souvenir lointain
Haïti a bradé sa souveraineté sur tous les plans : la sécurité, sous-traitée aux puissances étrangères ; l’économie, dévastée par des choix politiques désastreux ; et la gouvernance, entre les mains d’incompétents. Tout cela a laissé le pays sans État fort et autonome. En ce 16 décembre, il est clair que la souveraineté nationale n’est plus qu’une illusion.
La responsabilité de cet effondrement ne repose pas seulement sur les dirigeants actuels, mais aussi sur une élite politique obsédée par le pouvoir, prête à tout pour l’obtenir, quitte à sacrifier les fondements mêmes de la nation. Pendant ce temps, le peuple est réduit au rôle de spectateur de la destruction de son propre pays.
Un appel urgent à l’action
Haïti n’a plus le luxe du temps. Les Haïtiens ne peuvent plus tolérer ces dirigeants corrompus et incompétents qui ont détruit leur avenir. La démocratie, ce rêve porté par des millions en 1990, n’est pas un luxe : elle est une condition essentielle pour redonner espoir au peuple et restaurer une souveraineté nationale piétinée par des décennies d’abus.
Seule une mobilisation populaire résolue et massive peut mettre fin à ce cercle vicieux. Il est temps de dire non ! Non à la corruption. Non à l’impunité. Non à ceux qui tuent l’espoir. La responsabilité est désormais entre les mains du peuple, car l’histoire ne pardonnera pas l’inaction.
Haïti a encore une chance. Mais elle ne viendra pas des corrompus qui occupent aujourd’hui le pouvoir. Elle viendra d’un peuple qui choisit de se lever et de reprendre son destin en main.
Rédaction: Zantray News