Violente bastonnade à Mirebalais : l’OPC exige des sanctions exemplaires contre Yves Germain, le bourreau

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Une vidéo insoutenable, largement diffusée sur les réseaux sociaux, expose Yves Germain, ancien cadre influent du Centre National des Équipements (CNE), en train d’infliger une bastonnade brutale à un citoyen non identifié à Mirebalais, dans le Plateau Central. Cette scène d’une violence inouïe a soulevé une vague de consternation à travers le pays, ravivant les débats sur l’impunité des abus de pouvoir en Haïti.

Face à cet acte ignoble, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) s’insurge. Jean Wilner Morin, Protecteur du Citoyen, qualifie ces images de « révoltantes et indignes d’une société civilisée ». Il fustige un comportement qu’il assimile à une atteinte grave aux droits humains, évoquant une époque sombre où les abus de pouvoir et la violence arbitraire étaient monnaie courante. « De tels actes ne peuvent rester impunis dans un État qui se prétend de droit », a-t-il martelé.

Un appel à une réponse implacable

Dans un communiqué virulent, l’OPC a exigé une intervention immédiate du ministre de la Justice, Me Patrick Pélissier. L’organisme réclame que des instructions fermes soient données au parquet de Mirebalais pour engager une enquête rigoureuse, traduire les coupables en justice et rétablir l’honneur de la victime.

« La société ne peut tolérer un tel mépris des droits fondamentaux. Si cette affaire est ignorée ou diluée, elle deviendra le symbole d’un système judiciaire complice et dysfonctionnel », a averti M. Morin.

La directrice régionale de l’OPC pour le Plateau Central, déjà mobilisée, a rencontré la victime et le chef du parquet de Mirebalais pour accélérer la procédure. L’OPC promet de suivre ce dossier de près pour s’assurer qu’aucune manœuvre dilatoire ne vienne entraver le cours de la justice.

Un rappel aux obligations internationales de l’État

Ce scandale éclabousse non seulement l’agresseur, mais également l’État haïtien, tenu de respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains. L’OPC rappelle que la Déclaration universelle des droits de l’homme garantit, en son article 3, le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de chaque individu. L’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques interdit explicitement tout traitement cruel, inhumain ou dégradant. Quant à la Convention contre la torture, elle impose des sanctions sévères à quiconque se rend coupable d’actes de violence ou d’abus.

« En restant passifs face à de telles atrocités, nous devenons complices », a déclaré M. Morin, qui exhorte le système judiciaire à envoyer un signal fort en punissant non seulement Yves Germain, mais également toute personne ayant appuyé ou encouragé ce comportement.

Un test crucial pour la justice haïtienne

Ce dossier met le système judiciaire haïtien à l’épreuve. Pour l’OPC, ne pas agir avec fermeté reviendrait à institutionnaliser la violence et l’arbitraire. « Les citoyens attendent des sanctions exemplaires, non pas pour apaiser les émotions, mais pour établir un précédent clair : l’impunité ne sera plus tolérée », a insisté M. Morin.

La pression populaire et les appels des défenseurs des droits humains exigent une réponse immédiate. Ce n’est pas seulement l’honneur de la victime qui est en jeu, mais la crédibilité d’un État tout entier. Une justice faible ou inopérante dans cette affaire ne fera qu’accentuer le sentiment de désespoir et d’insécurité qui ronge déjà le pays.

Dans un contexte où les violations des droits humains se multiplient, l’OPC rappelle que le devoir d’un État est d’agir sans complaisance face aux auteurs de violences, quels que soient leur rang ou leur influence. Le message doit être sans ambiguïté : les abus de pouvoir n’ont plus de place dans une société en quête de justice et d’équité.

Rédaction : Zantray News

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