Louis Gérard Gilles accusé d’être impliqué dans l’assassinat de Duckson Oreste : des révélations accablantes

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Port-au-Prince, Haïti – Louis Gérard Gilles, conseiller au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), se retrouve au cœur d’une controverse majeure. Accusé par Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), d’être impliqué dans l’assassinat de Duckson Oreste, militant politique bien connu, Gilles fait face à des accusations qui s’ajoutent à une longue liste de scandales. Témoignages, enregistrements vocaux et déclarations publiques nourrissent ces soupçons, renforçant l’urgence d’une enquête judiciaire approfondie.

Un conseiller présidentiel au cœur de multiples scandales

Louis Gérard Gilles traîne déjà une réputation entachée par plusieurs affaires de corruption et de scandales publics. Parmi les plus connus figurent des accusations de braquage de la Banque Nationale de Crédit (BNC), de pots-de-vin pour l’attribution de directions générales, ainsi qu’un scandale impliquant l’octroi d’un poste à l’Office National d’Assurance (ONA) en échange de faveurs sexuelles. À cela s’ajoute une affaire surnommée le « scandale des Mercedes Benz », où des pratiques douteuses d’attribution de véhicules ont été signalées. Ces accusations font de Gilles un acteur incontournable des réseaux de corruption qui gangrènent les institutions haïtiennes.

Face à ces antécédents, l’accusation de complicité dans l’assassinat de Duckson Oreste s’inscrit dans une trajectoire où le conseiller présidentiel est régulièrement cité dans des affaires de malversation et d’abus de pouvoir.

Accusations autour de l’assassinat de Duckson Oreste

Pierre Espérance a révélé que Duckson Oreste avait été mandaté par Gilles pour une mission auprès de chefs de gangs notoires, notamment « Kris la », « Barbecue », « Tilapli » et « Izo ». Dans des enregistrements vocaux attribués à Duckson, ce dernier dénonce avoir été envoyé les mains vides pour négocier, faute de soutien financier de Gilles. Ces manquements auraient non seulement compromis la mission, mais aussi mis Duckson dans une position dangereuse, qui aurait contribué à son assassinat.

Magalie Habitant, ancienne alliée politique et désormais en clandestinité, corrobore ces accusations. Selon elle, Duckson a exprimé à plusieurs reprises ses frustrations face à Gilles et ses craintes pour sa sécurité. Habitant affirme détenir des preuves liant directement Gilles à cette affaire et déclare être menacée pour l’empêcher de témoigner.

Une justice paralysée et un parquet silencieux

Malgré les éléments accablants, le commissaire du gouvernement et le parquet restent inactifs. Aucune mesure n’a été prise pour convoquer les principaux acteurs impliqués, dont Magalie Habitant, le chauffeur de Gilles, Junior, ou Gilles lui-même. Une conversation enregistrée entre Habitant et Junior indique pourtant que Duckson aurait été envoyé par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour négocier avec les gangs, ce qui soulève des questions sur la chaîne de commandement et les responsabilités partagées.

Pierre Espérance s’indigne de cette inaction : « Qui devrait être interrogé dans cette affaire ? Magalie Habitant, Junior et Louis Gérard Gilles. Mais comment espérer une telle démarche quand le ministre de la Justice lui-même doit sa nomination à Gilles ? C’est le monde à l’envers en Haïti. »

Un silence qui alimente les soupçons

Face à ces accusations graves, Louis Gérard Gilles reste silencieux. Ce mutisme, interprété comme une stratégie pour éviter d’aggraver sa situation, alimente davantage les spéculations sur son rôle dans cette affaire. Les précédents scandales dans lesquels il a été impliqué renforcent l’idée d’un homme au cœur des réseaux de corruption et d’influence en Haïti.

Un assassinat symptomatique de la crise systémique

L’affaire Duckson Oreste met en lumière la collusion entre acteurs politiques et groupes armés, ainsi que l’incapacité des institutions judiciaires à agir face à des personnalités influentes. Elle illustre une crise de gouvernance où la justice semble paralysée par des pressions politiques et des intérêts occultes.

Un appel à la transparence et à l’action judiciaire

Les appels à une enquête impartiale se multiplient. Pierre Espérance et d’autres figures de la société civile insistent sur la nécessité pour les institutions judiciaires d’agir en toute indépendance. Une enquête rigoureuse, convoquant Magalie Habitant, Junior et Louis Gérard Gilles, est essentielle pour faire la lumière sur cette affaire.

En l’absence de réponse judiciaire, cette affaire risque de devenir un symbole supplémentaire de l’impunité endémique qui mine les efforts de stabilisation et de réforme en Haïti. Les citoyens, eux, continuent d’assister à un système où justice et vérité semblent otages d’un pouvoir corrompu.

Rédaction: Zantray News

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