Édito : La politique  de la discrétion, la stratégie de gouvernance du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé

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Depuis sa nomination par le Conseil Présidentiel de Transition le 8 novembre 2024, Alix Didier Fils-Aimé, le nouveau Premier ministre d’Haïti, se fait remarquablement discret. Après une prise de fonction marquée par une cérémonie officielle et l’installation de son gouvernement, il semble s’être éclipsé de la scène publique. Si certains se réjouissent de son absence sur les réseaux sociaux, là où son prédécesseur Garry Conille multipliait les apparitions, d’autres s’interrogent sur la présence et l’action de ce nouveau chef de gouvernement.

Les observateurs de la scène politique haïtienne se demandent si Fils-Aimé, arrivé au poste sans expérience préalable dans la fonction publique ni dans des rôles politiques de premier plan, n’est pas encore en train de faire ses premiers pas dans un univers qu’il semble découvrir. Ancien président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, il n’a jamais été élu ou impliqué dans le gouvernement central, ce qui soulève des interrogations sur sa capacité à naviguer les méandres de l’administration haïtienne et les dynamiques politiques locales.

Sa discrétion soulève également des questions sur sa prise en main des relations internationales. En l’absence d’un ministre des Affaires étrangères confirmé et avec un pays où l’influence de la communauté internationale reste prégnante, Fils-Aimé semble prudent, voire distant, face aux défis diplomatiques qui se profilent.

Dans ce climat de crise, Haïti se débat avec des problèmes de sécurité, de redressement économique et de gouvernance. La question de la préparation des élections à venir et de la réforme de la constitution ne manquent pas de se poser. Fils-Aimé, jusque-là silencieux, devra-t-il s’exprimer sur ces enjeux majeurs pour l’avenir du pays ? La situation sécuritaire, en particulier, demande des décisions fermes et des déclarations fortes, mais le Premier ministre choisit de ne pas s’engager pour le moment.

Face à l’instabilité de l’État et à l’incapacité de ce dernier à exercer pleinement ses prérogatives, la stratégie de Fils-Aimé semble être de naviguer dans le calme, évitant ainsi les vagues qui pourraient compromettre sa durée au pouvoir. Mais cette stratégie de prudence peut-elle suffire dans une période où le pays exige des réponses concrètes et des actions visibles de ses dirigeants ?

Édito Zantray News

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