Getting your Trinity Audio player ready...
|
Après cinq ans d’absence, Klass fait son retour avec son nouvel album intitulé “My Pain Killer”. Si ce titre prometteur évoque un remède musical aux tumultes du quotidien, l’album lui-même a suscité des réactions contrastées. En Haïti comme à l’étranger, les critiques oscillent entre satisfaction pour sa fidélité au konpa traditionnel et déception face à un manque d’innovation attendu après une si longue attente.
Des avis contrastés en Haïti
Les animateurs de l’émission Caraïbes Culture ont vivement critiqué “My Pain Killer”. « Cet album, bien qu’agréable, n’apporte rien de neuf au répertoire de Klass », ont-ils déclaré. Selon eux, le groupe s’est reposé sur des sonorités déjà exploitées dans ses précédentes productions, sans chercher à moderniser son style ni à répondre aux attentes d’une jeune génération avide de nouveautés.
Dans sa critique, Le Nouvelliste écrit : « “My Pain Killer” reflète une maîtrise technique indéniable, mais manque de créativité. Klass semble figé dans une formule qui a certes fait ses preuves, mais qui commence à s’essouffler dans un paysage musical en pleine mutation. »
Cependant, d’autres voix défendent l’album. Pour Radio Métropole, “My Pain Killer” reflète l’identité profonde de Klass et reste fidèle au konpa traditionnel. « Ce n’est pas un album pour suivre des tendances éphémères, mais une célébration du style musical qui a fait la renommée du groupe. »
Dans le cadre de l’écriture de ce texte, la rédaction de Zantray News a tenté de contacter le maestro Richie Jean Hérard et le chanteur Eddy François, dit Pipo. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à les joindre.
À l’étranger : fidélité ou stagnation ?
Les médias internationaux affichent des avis similaires. Konpa Magazine, basé aux États-Unis, souligne la qualité des arrangements et la précision de l’exécution, mais critique un manque de prise de risque : « Après cinq ans, les fans attendaient quelque chose de plus novateur. Klass a choisi la sécurité, et cela pourrait lui coûter une partie de son influence à l’international. »
De son côté, RFI Musique, en France, compare directement l’album “My Pain Killer” à “LAS” de Zafèm, saluant ce dernier pour son audace et son approche multiculturelle. « Tandis que Zafèm redéfinit les codes du konpa avec des influences modernes et des récits captivants, “My Pain Killer” reste ancré dans une nostalgie qui ne parvient pas à séduire au-delà de son public traditionnel. »
Une fracture chez les fans
Sur les réseaux sociaux, “My Pain Killer” divise les fans de Klass. Les fidèles applaudissent l’album pour son respect des racines du konpa : « Klass n’a pas besoin de suivre les modes. “My Pain Killer” est un retour à l’essentiel, et c’est ce qui fait leur force », commente un internaute.
Cependant, d’autres expriment une frustration palpable : « Après tant d’années, “My Pain Killer” ne parvient pas à guérir notre soif d’innovation. C’est un bon album, mais il manque ce facteur “wow” qu’on attendait. »
Quel avenir pour Klass ?
Alors que “My Pain Killer” suscite des débats passionnés, la question de l’avenir artistique de Klass reste ouverte. Pour Loop Haiti, cet album pourrait marquer un tournant pour le groupe : « Klass devra choisir entre continuer à satisfaire son public fidèle avec des formules éprouvées ou se réinventer pour s’adresser à une audience plus large et plus jeune. »
Malgré les critiques, “My Pain Killer” consolide la place de Klass comme un groupe incontournable de la musique haïtienne. Cependant, les réactions divergentes témoignent de la nécessité pour le groupe de réfléchir à une éventuelle réinvention pour maintenir sa pertinence sur la scène musicale contemporaine.
Rédaction : Zantray News