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Selon des informations recueillies auprès de sources fiables proches du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), l’ambassadeur de France en Haïti Antoine Michon aurait adressé une injonction aux membres du CPT, par l’intermédiaire de leur coordonnateur Leslie Voltaire, en faveur de la réintégration de Dominique Dupuy dans la diplomatie en tant qu’ambassadrice en France. Dominique Dupuy, connue pour son caractère changeant mais audacieux, aurait déjà entamé des démarches pour revenir à l’UNESCO en tant que Représentante et pour recommander la nomination du futur Ambassadeur d’Haïti en France, à Paris.
Cette initiative serait soutenue par les anciens Premier ministre Garry Conille et le patron mafieux sanctionné Laurent Lamothe, et aurait déjà reçu l’accord de trois membres influents du CPT : Fritz Alphonse Jean, Edgard Leblanc-Fils et Laurent Sincyr.
Une alliance paradoxale
Ce soutien soulève de sérieuses interrogations, d’autant que Dominique Dupuy et son équipe, composée des diplomates Panel Lindor, Ricarson Dorcé et Richenel Ostiné, s’étaient auparavant illustrés par une campagne de dénigrement à l’encontre du CPT. Il est à rappeler que l’ex-ministre elle-même avait publiquement accusé les membres du CPT de trafics d’armes et de drogues. En outre, des publications sur les réseaux sociaux accusaient ouvertement le CPT de nuire à l’image de l’ex-ministre, affirmant que Dominique Dupuy disposait d’un groupe de soutien en Europe capable d’évincer cette institution.
Des sources proches de Dominique Dupuy rapportent qu’une rencontre aurait eu lieu à Montagne Noire, impliquant son conjoint Jean Cyril Pressoir, de nationalité française et de surcroît agent de renseignement de la France en Haïti. L’objectif de cette réunion aurait été de discuter d’un plan pour mettre fin au CPT de manière stratégique et intelligente. Cette initiative aurait été soutenue par l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe qui, selon des révélations du consul général à Paris, Panel Lindor, aurait mobilisé plus de 4,5 millions de dollars pour financer des lobbyistes en France dans le but de déstabiliser le CPT. Ce plan viserait également à faire de Dominique Dupuy, son prête-nom en affaires, la prochaine présidente d’Haïti.
Des rapports diplomatiques tendus
Toutefois, la stratégie de Dominique Dupuy et ses alliés reste incertaine et pourrait se heurter à des obstacles majeurs. Car les rapports diplomatiques entre Haïti et la France se sont tendus encore plus après une déclaration téméraire et irrespectueuse d’Emmanuel Macron, Président de la République française, dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux le mercredi 20 novembre 2024. Lors de sa participation au sommet du G20 au Brésil, Emmanuel Macron a tenu des propos jugés offensants envers les Haïtiens et les membres du CPT. Il a notamment qualifié ces derniers de « bande de cons » pour avoir révoqué le Premier ministre Garry Conille, qu’il a décrit comme « formidable ». « Ce sont les Haïtiens qui ont tué Haïti en laissant le narco-trafic s’installer », a-t-il déclaré avant de critiquer le renvoi de Garry Conille : « Ils sont complètement cons. Ils n’auraient jamais dû le sortir. Le Premier ministre était super. Je l’ai défendu. C’est terrible. » Ces propos, perçus par certains comme une grossière ingérence dans les affaires haïtiennes, ont déclenché un vif débat sur les réseaux sociaux.
Un pari risqué pour le CPT
Dans le contexte de cette tension entre les deux pays, les acteurs politiques mettent en garde contre un éventuel retour de Dominique Dupuy à des fonctions diplomatiques, que ce soit à l’UNESCO ou en France. Ils estiment que cela reviendrait à offrir à une figure controversée des moyens considérables pour affaiblir davantage le CPT et promouvoir un agenda politique contraire aux intérêts du gouvernement actuel. « Permettre à Dominique Dupuy de retrouver un poste stratégique, c’est fournir à ses alliés une arme puissante pour orchestrer la chute du CPT », avertissent-ils. Et beaucoup rappellent que Dominique Dupuy a joué un rôle clé dans l’effondrement du gouvernement Conille. Si le CPT venait à manquer de vigilance, cette réintégration pourrait précipiter une fracture interne irréversible, mettant en péril l’avenir de cette institution.
Face à ces multiples enjeux, cette situation illustre les défis d’une diplomatie haïtienne souvent exposée à des influences extérieures et à des luttes intestines. L’avenir du CPT dépendra de sa capacité à maintenir son unité et à résister aux manœuvres politiques orchestrées par Garry Conille, Laurent Lamothe et Dominique Dupuy.
Rédaction : Zantray New