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Les tensions entre le Premier ministre mégalomane Garry Conille et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) inactif sont désormais visibles de tous, exposant une fracture béante et dangereuse au sommet de l’État haïtien. Ce conflit ouvert entre la Primature et la Présidence démontre que l’harmonie institutionnelle n’existe pas dans cette gouvernance transitionnelle. Car, en lieu et place d’un leadership collectif et cohérent, nous assistons à une guerre de chefs, faite de manœuvres sournoises et déloyales, d’invectives et de mépris pour l’intérêt national.
Garry Conille, qui semble s’inspirer des luttes de pouvoir dans les Républiques bananières, comme la guerre des clans en Somalie ou la guerre des généraux au Soudan, multiplie les références pompeuses pour légitimer sa mainmise sur le pouvoir. Pourtant, aucun conflit politique ou ethnique marquant ne justifie ses ambitions démesurées pour un contrôle total sur les affaires publiques d’Haïti.
La volonté de puissance de Garry Conille ne semble avoir pour objectifs que la centralisation du pouvoir, à l’instar des pratiques de l’ancien régime duvaliériste dans lesquelles il a baigné durant son enfance, le favoritisme envers ses proches, et l’utilisation des ressources publiques à des fins de propagande et de légitimation de son pouvoir personnel. Ceux qui osent le contester subissent intimidations et pressions, une réalité qui témoigne d’une gestion autoritaire et clanique.
Face à la posture de Garry Conille, Leslie Voltaire, président du CPT, n’est pas plus exemplaire. Ambitieux, malin et avide de pouvoir, Voltaire ne jure que par un remaniement ministériel destiné à renforcer sa propre influence et celle de ses alliés politiques. Sa volonté de prendre le contrôle des ministères régaliens démontre une fois de plus que son ambition personnel et clanique prime sur l’intérêt national.
Dans cette querelle quasi infantile, les accusations de corruption, comme celles impliquant trois conseillers du CPT, alimentent le mécontentement populaire et fragilisent encore davantage les institutions républicaines déjà chancelantes.
Pendant que les élites politiques s’affrontent pour le contrôle du pouvoir, le peuple haïtien, quant à lui, souffre. Cette guerre des prédateurs détourne l’attention des vrais enjeux : l’insécurité galopante, la crise économique et l’absence de réformes structurelles. Plutôt que de s’unir pour sortir Haïti de l’ornière, les dirigeants actuels préfèrent se livrer à des batailles internes qui ne font que creuser le fossé entre l’État et la population.
Piur sa part, la communauté internationale observe avec perplexité et inquiétude ce triste spectacle. Il est urgent que Garry Conille, Leslie Voltaire et leurs alliés respectifs mettent fin à leurs divergences personnelles et privilégient le dialogue. La survie d’Haïti passe par une gouvernance intègre, une justice indépendante et une collaboration sincère pour répondre aux besoins urgents du peuple. L’heure n’est plus aux luttes de pouvoir, mais au sauvetage d’un pays au bord du précipice.
Rédaction : Zantray News