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Le parti EDE a demandé à son représentant au gouvernement, le ministre de la Défense Marc Antoine Berthier, de cesser de participer aux Conseils des ministres en présence de trois conseillers pointés du doigt par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC). Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin sont en effet accusés dans le cadre du scandale entourant la Banque Nationale de Crédit (BNC). Dans une lettre envoyée à Berthier, le parti rappelle que, selon la loi, aucune personne faisant l’objet d’une accusation ou d’une enquête pénale ne peut siéger au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Toutefois, cette demande de EDE suscite des interrogations, notamment quant à son application. Ce n’est pas la première fois que le parti prend une telle position. Par le passé, des demandes similaires ont été ignorées par leurs propres représentants. L’exemple le plus marquant est celui du conseiller Smith Augustin, qui, malgré une demande explicite du parti de quitter le CPT, a refusé de se plier à cette injonction. Cet épisode a montré l’incapacité de EDE à faire respecter ses décisions, semant ainsi le doute sur l’impact réel de la nouvelle directive transmis à Marc Antoine Berthier.
Marc Antoine Berthier, citoyen canadien et relativement inconnu du paysage politique haïtien, s’est déjà distingué par un comportement conflictuel, notamment lorsqu’il s’est opposé à son directeur général pour des questions de véhicules et de sécurité. Il a également été vivement souligné pour son manque de maîtrise des dossiers liés au ministère de la Défense et pour son manque de connaissance du milieu politique haïtien. Ces lacunes, combinées à ses actions controversées, ont suscité de nombreuses interrogations quant à sa capacité à gérer ce portefeuille stratégique dans un contexte de crise.
Certains perçoivent cette demande comme un véritable « coup de tonnerre » politique, tandis que d’autres y voient une tentative sans impact réel, rappelant la situation de Smith Augustin. Surnommé « le monstre » pour avoir défié les directives de son propre parti, Augustin avait même tenté de saper l’unité du parti EDE en œuvrant pour sa dissolution.
Le véritable tournant dans cette affaire est l’ouverture d’une instruction par le magistrat Benjamin Felismé. Cette nouvelle étape pourrait changer le statut des trois conseillers mis en cause et donner une nouvelle impulsion à l’affaire. Pour le parti EDE, la mise à l’écart des conseillers incriminés est cruciale pour préserver l’intégrité du processus de transition, déjà affaiblie par des scandales à répétition.
La question demeure cependant : Marc Antoine Berthier respectera-t-il la directive de son parti ou suivra-t-il l’exemple de Smith Augustin en l’ignorant ? L’historique récent des décisions du parti laisse présager que cette directive pourrait, une fois de plus, ne pas avoir l’impact escompté, renforçant ainsi l’idée que les prises de position du parti EDE manquent souvent de suivi concret.
Dans un contexte de crise politique et de scandales à répétition, la mise en œuvre des décisions de ce type reste un véritable défi pour le parti EDE, dont l’autorité est régulièrement remise en question par ses propres membres.
Rédaction Zantray News