L’insécurité grandiose en Haïti est la souffrance majeure de la population. L’emprise des gangs armés sur de vastes portions du territoire met en péril la sécurité et le quotidien des Haïtiens : une situation qui inquiète également la communauté internationale. Des traités et conventions ont été évoqués pour assister l’État haïtien dans sa lutte pour reprendre le contrôle du pays. Cependant, en dépit des appels à l’aide, la situation demeure critique.
Selon la résolution 2689 de l’ONU, Haïti devait recevoir l’appui d’une force internationale d’environ 5 000 hommes pour soutenir la Police nationale d’Haïti (PNH) dans la restauration de l’ordre. Cependant, à ce jour, seulement 400 policiers kenyans, rejoints par six soldats des Bahamas, ont été déployés. Ces effectifs, défauts et mal équipés, peinent à répondre à l’ampleur de la tâche. Aucune autorité, pas même au sein du gouvernement haïtien, n’est en mesure de préciser le calendrier exact pour le déploiement complet de cette force internationale.
Pendant ce temps, la population haïtienne est laissée à elle-même, confrontée à une insécurité croissante dans un climat de peur et de désespoir. Les gangs armés continuent de semer la terreur, et le chaos persiste sans qu’une solution tangible ne semble à l’horizon.
Une transition marquée par la déconnexion des dirigeants
Cependant, réduire les souffrances du peuple haïtien à la seule question de la sécurité serait une erreur. Le drame qui vit en Haïti est beaucoup plus profond, et il serait naïf de penser que la crise actuelle se résume uniquement à l’insécurité. Les dirigeants de la transition, censés guider le pays vers la stabilité, apparaissent déconnectés des réalités quotidiennes de la population.
Les querelles internes et les luttes de pouvoir dominent la scène politique. Le fossé entre les intérêts des élites au pouvoir et les attentes du peuple n’a jamais été aussi criant. Les dirigeants actuels de la transition, au lieu de se concentrer sur les réformes urgentes, semblent se comporter comme des pirates, se disputant les postes clés et les ressources de l’État comme un butin de guerre. Cette attitude crée des tensions internes et fait échouer les efforts pour bâtir une transition inclusive.
Une gestion du pouvoir dictée par l’intérêt personnel
Au lieu d’œuvrer pour l’intérêt commun, la compétition entre les différentes factions du pouvoir de transition se cristallise autour du contrôle des postes stratégiques, notamment les directions générales autonomes. Les ambitions personnelles prennent le dessus sur les préoccupations du pays.
Le comportement actuel des acteurs du pouvoir reflète une volonté de confisquer le pouvoir à des fins personnelles. Des conseillers-présidentiels se comportent en « faiseurs de roi », un Premier ministre revendique une légitimité absolue, tandis que certains ministres se comportent comme des despotes, procédant à des révocations arbitraires et abusives. Cette dynamique exacerbe la frustration de la population, qui voit un pays, autrefois fière, s’effondrer sous le poids des intérêts personnels et des ambitions démesurées.
Ainsi, alors que la crise sécuritaire continue de ravager le pays, les dirigeants de la transition semblent incapables de relever le défi, préférant se battre pour des privilèges dans un pays où l’héritage d’une grande fierté nationale est en lambeaux.
Rédaction: ZantrayNews