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Le ministre de la Justice, Carlos Hercule, est une figure controversée dans l’arène politique haïtienne. Ancien membre du Conseil électoral provisoire sous la présidence de Léopold Berlanger, Hercule traîne derrière lui une réputation entachée par des accusations répétées de corruption. Dans le département du Sud, où il avait pour mission de superviser les élections, son nom est apparu dans de nombreux dossiers liés à la manipulation des résultats électoraux en échange de pots-de-vin. Plusieurs observateurs ont dénoncé sa proximité avec certains candidats, qu’il aurait favorisés contre des sommes d’argent.
Carlos Hercule, surnommé le « grand manitou » au sein de ce Conseil électoral provisoire, se serait servi de l’avocat Robenson Pierre-Louis comme intermédiaire pour faciliter ces arrangements douteux. Étroitement lié à des oligarques influents comme André Apaid et Reginald Boulos, il aurait joué un rôle clé dans la modification délibérée du décret électoral pour permettre l’élection de Jovenel Moïse dès le premier tour des élections de 2016. Cette manœuvre a renforcé sa réputation de manipulateur au service de l’élite politique et économique.
Un parcours récompensé malgré les scandales
Malgré son implication dans de nombreux scandales, Carlos Hercule a été nommé ministre de la Justice par le Premier ministre Garry Conille. Ce choix, largement apparent, apparaît comme une récompense pour sa loyauté. Hercule avait pris la défense de Conille lors de son inculpation par le juge Alduniel Dimanche dans une affaire de détournement de biens publics au profit du Centre National des Équipements (CNE). Ce soutien lui a valorisé la confiance absolue de Conille et une place de choix au sein du gouvernement.
Depuis son accession à la tête du ministère de la Justice, Carlos Hercule semble avoir un objectif clair : contrôler les parquets de la République pour consolider son pouvoir. Cette mainmise sur le système judiciaire ne se limite pas à la réorganisation des parquets ; Hercule utilise également son influence pour placer des proches à des postes stratégiques. Dernièrement, il a nommé la compagne de son allié, l’ancien sénateur Rosny Célestin, au poste de commissaire du gouvernement à Mirebalais.
Cette nomination s’inscrit dans un schéma inquiétant de récompense des individus sanctionnés pour corruption et autres délits. Le gouvernement actuel semble récompenser non pas le mérite, mais l’immoralité et les intérêts personnels, renforçant ainsi le sentiment de désillusion face aux institutions haïtiennes.
Rédaction: ZantrayNews