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Depuis la 79e Assemblée générale de l’ONU à New York, un conflit ouvert oppose le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement haïtien. Le président du CPT, Leslie Voltaire, avait annoncé avec gravité que « des têtes tomberont », laissant présager des changements radicaux dans la sphère politique haïtienne. En réponse, la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, a vivement réagi en lançant des accusations graves, affirmant que ce conflit est lié à la mise en lumière d’intérêts personnels menacés par sa lutte contre la corruption.
Dominique Dupuy accuse le CPT de trafic humain, d’armes et de drogue
Dans une interview circulant largement sur les réseaux sociaux, Dominique Dupuy a déclaré avoir découvert un réseau mafieux impliqué dans le trafic de drogue, d’êtres humains et d’armes. Elle a affirmé que ces réseaux, selon ses découvertes, seraient liés à la diplomatie haïtienne, et que certains membres influents du CPT seraient impliqués dans ces pratiques illicites. Elle a souligné que la corruption au sein de la diplomatie haïtienne ne date pas d’hier et qu’elle a souvent servi à financer des partis politiques en Haïti.
Dupuy a ainsi laissé entendre que les membres du CPT, qui réclament son départ du gouvernement, sont eux-mêmes au cœur de ces activités criminelles. Ces accusations ont créé un véritable choc dans la sphère politique haïtienne, alors que le CPT demande un remaniement ministériel depuis plusieurs semaines. Dupuy semble défendre son poste avec acharnement, affirmant qu’elle ne cèdera pas ;
Une défense entachée par des alliances controversées
Cependant, les déclarations de Dominique Dupuy sont empreintes d’ironie. En effet, ceux qui ont facilité son ascension à la tête du ministère des Affaires étrangères, tels que l’ancien Premier ministre Laurent Salvador Lamothe, les anciens sénateurs Joseph Lambert et Youry Latortue (du groupe “Compromis Historiques”), ainsi que Claude Joseph de EDE, sont eux-mêmes sanctionnés par les États-Unis, le Canada et la République dominicaine pour corruption et leurs liens présumés avec des gangs criminels. Lamothe, par ailleurs reconnu pour ses connexions avec des trafiquants de drogue en Afrique, est accusé d’avoir installé Dupuy au ministère pour servir ses propres intérêts
Face à ces accusations, la question se pose : Dominique Dupuy tente-t-elle réellement de dénoncer un réseau mafieux ou protège-t-elle simplement ses propres alliés sanctionnés, qui semblent tirer les ficelles dans l’ombre ? En dépit de ses déclarations chocs, Dupuy n’a porté aucune plainte formelle contre les personnes qu’elle accuse, ce qui alimente les doutes sur la sincérité de ses affirmations.
Une stratégie de diversion ?
Certains observateurs estiment que Dominique Dupuy pourrait utiliser ces accusations comme une diversion pour détourner l’attention des demandes du CPT, qui réclame son éviction. En effet, son silence sur la corruption de ses propres alliés, tels que Lamothe et Martelly, soulève des questions. Est-elle en train de protéger ceux qui l’ont placée à ce poste en faisant diversion avec des accusations sans fondement contre le CPT ?
D’autres vont plus loin, se demandant si Dupuy ne tente pas simplement de sauver sa carrière politique en sacrifiant toute personne qui se dresserait sur son chemin. Ses propos ambigus et l’absence de preuves concrètes renforcent le sentiment d’un possible complot pour protéger son poste et les intérêts des barons de la politique haïtienne.
Une crise politique à suivre de près
Le conflit entre le CPT et Dominique Dupuy ne cesse de s’envenimer, et il est encore difficile de prédire qui en sortira indemne. Dupuy, dont les alliés sont lourdement sanctionnés pour corruption, est-elle réellement en croisade contre un réseau criminel au sein du CPT, ou tente-t-elle simplement de protéger ses propres intérêts et ceux de ses mentors ?
Les prochaines semaines seront déterminantes pour la suite de cette crise politique. Si des preuves ne sont pas apportées pour étayer les accusations de Dupuy, cette affaire pourrait bien se retourner contre elle et précipiter sa chute. Quant aux membres du CPT, ils continuent de réclamer un remaniement ministériel pour, selon eux, restaurer la crédibilité du gouvernement haïtien.
Rédaction : Zantray News