Belladère : de l’argent offert à des prétendus migrants déportés de la République dominicaine pour hisser des pancartes à l’effigie de Dominique Dupuy !

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Le dimanche 20 octobre 2024, la frontière de Belladère, lieu où des centaines de migrants haïtiens sont quotidiennement déportés de la République dominicaine, a été le théâtre d’un événement troublant. Alors que le Premier ministre Garry Conille était attendu pour une visite sur le site, son absence a suscité des interrogations. À défaut, la délégation gouvernementale présente, conduite par le directeur général du ministère de l’Intérieur, M. Anglade, ainsi que des représentants du ministère des Affaires sociales et du Travail, a tenté d’inspecter la situation.

Pendant ce temps, les déportés haïtiens, soumis à des conditions d’accueil déplorables, souffraient sous un soleil accablant, se plaignant de la négligence des autorités haïtiennes. Pourtant, au milieu de ce tableau de désespoir, un autre spectacle attirait l’attention : plusieurs jeunes femmes vulnérables, arborant des pancartes à l’effigie de Dominique Dupuy, ministre des Affaires étrangères, scandaient des slogans en sa faveur. Des messages tels que « Nap mande CPT sispann anmède madan Dominique Dupuy kap defann migran yo » (Nous demandons au CPT d’arrêter d’ennuyer Madame Dominique Dupuy, qui défend les migrants) flottaient dans l’air, contrastant fortement avec le contexte tragique des migrants déportés.

Une instrumentalisation politique inacceptable

Selon des informations recueillies par Zantray News, il semble que cette démonstration publique en soutien à Dominique Dupuy n’était pas spontanée. Lors d’une réunion en ligne (Zoom) avec des personnalités influentes, Madame Dupuy aurait supervisé l’envoi d’argent pour financer cette mise en scène, en utilisant des jeunes femmes vulnérables comme instruments politiques. Cet argent, distribué sous couvert d’aide aux migrants, aurait été employé pour organiser cette opération de relations publiques à Belladère, mais également à d’autres points frontaliers comme Wanament et Malpasse.

Les observateurs sur place n’ont pas manqué de relever la nature honteuse de cette manœuvre. Alors que les migrants déportés souffrent et luttent pour leur survie dans des conditions exécrables, certains éléments cherchent à détourner l’attention des véritables enjeux pour servir des intérêts politiques personnels. Le scandale réside dans l’exploitation de ces victimes pour redorer l’image de Dominique Dupuy, au détriment du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), cible de critiques orchestrées à travers ces manifestations.

L’indifférence du pouvoir face à la crise migratoire

Cet incident révèle une fois de plus l’indifférence flagrante du pouvoir central face à la crise migratoire que subit Haïti. Alors que les déportés continuent d’affluer à la frontière dans des conditions inhumaines, les autorités semblent plus préoccupées par des luttes de pouvoir internes que par l’urgence humanitaire. Le fait que des ressources soient mobilisées pour une campagne de propagande au lieu de répondre aux besoins urgents des migrants témoigne d’un décalage choquant entre les priorités des dirigeants et la réalité du terrain.

Un appel à la transparence et à l’action

Cet événement, observé à Belladère, soulève une fois de plus la question de la gestion des ressources et des priorités politiques en Haïti. Au lieu de se concentrer sur les solutions aux problèmes migratoires, certaines autorités semblent prêtes à exploiter cette crise pour des fins personnelles. La communauté internationale, ainsi que les citoyens haïtiens, exigent des réponses et des actions concrètes pour venir en aide aux déportés qui souffrent dans l’indifférence totale.

Rédaction : Zantray News

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