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On a maintenant la certitude que Dr. Garry Conille, avec sa voix douce dissimulant un monstre froid, excelle dans les arts proprement duvaliériens de la manipulation et de l’ingratitude. Ce caractère est accentué par son attitude rebelle.
Garry Conille, ayant acquis l’art de se faire petit dans le système onusien afin de gravir les échelons et ainsi faire carrière, s’était habillé du costume de technocrate neutre et de rassembleur politique pour arriver aux affaires haïtiennes. Il a tellement bien joué ce rôle qu’il a été sélectionné à l’unanimité par le Conseil présidentiel de transition (CPT), parmi d’autres candidats valeureux.
Le visage inoffensif qu’il a affiché lors de son audition par les membres du CPT s’est métamorphosé au fil du temps. Il est devenu, à l’instar de son modèle politico-familial, feu François Duvalier, hautain et défiant. Désormais, il se cache derrière le droit constitutionnel, se légalisant de force. Cependant, dans cette conjoncture, la politique prévaut sur le droit, car la formule de gouvernabilité actuelle n’a rien de légal.
L’Exécutif en place est le produit d’un accord politique. Ce sont les partis politiques, jadis méprisés par le carriériste international Garry Conille, qui l’ont concocté pour parachever la transition post-Jovenel Moïse. Paradoxalement, le sélectionné, devenu capitaine de l’équipe gouvernementale, dicte les tactiques aux sélectionneurs, allant jusqu’à leur signifier qu’ils ne peuvent procéder à aucun changement dans l’équipe. Il s’érige en arbitre, leur infligeant un carton jaune en guise d’avertissement. L’arrogante et irrévérencieuse lettre responsive qu’il a adressée au CPT en est la preuve.
Le pouvoir de nomination va toujours de pair avec celui de révocation. Ainsi, le CPT peut politiquement renvoyer le Premier ministre qu’il a choisi et nommé. Cette décision requiert toutefois du courage, car Garry Conille bénéficie du soutien de puissants acteurs internationaux, notamment les États-Unis, qui contrôlent les hauts fonctionnaires de l’ONU. De plus, il se murmure que Conille possède la nationalité américaine. Ce courage politique doit être mis à l’épreuve. Autrement, le CPT deviendra bientôt une coquille vide, comme le HCT.
Les membres du CPT doivent s’en tenir à leur pouvoir de nomination. Et les partis politiques qui ont accouché du CPT seraient totalement discrédités s’ils laissent leurs représentants être foulés aux pieds par un technocrate international comme Garry Conille, qui s’est révélé incompétent à l’échelle nationale.
Le CPT peut donc le renvoyer, sans avoir à fournir d’explications légales ou constitutionnelles, puisque cette transition est dénuée de tels fondements. Le rapport de force politique doit primer.
Rédaction : Zantray News