En réponse à Bòs Madichon : Jean Michel Lapin propose une réforme structurelle contre la corruption

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Face à la persistance de la corruption, qualifié de « fléau gangrénant la société haïtienne depuis plus de trente ans », Jean Michel Lapin, ancien Premier ministre, a proposé un plan ambitieux pour une véritable lutte contre ce mal qui sape les fondements de la nation . Dans une déclaration publique, Lapin a présenté une série de réformes structurelles visant à renforcer les institutions de contrôle et de répression, avec pour objectif de garantir une gestion plus transparente des ressources publiques et une reddition de compte efficace.

Des institutions dédiées à la lutte contre la corruption

Jean Michel Lapin appelle à la création de deux nouvelles institutions clés : le Haut-Commissariat de contrôle, d’audit et de décharge, et le Parquet national financier. Ces entités, autonomes et spécialisées, formaient la pierre angulaire d’une nouvelle dynamique de lutte contre la corruption.

Le Haut-Commissariat de contrôle, d’audit et de décharge unifierait les principales structures de contrôle existantes, telles que l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) et l’Unité Centrale de Renseignements. Financiers (UCREF). Son rôle serait d’auditer et de superviser l’ensemble des institutions des trois pouvoirs de l’État, en étroite collaboration avec la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA). Cette institution serait chargée du contrôle à posteriori et garantirait la transparence et la bonne gestion des fonds publics.

De son côté, le Parquet national financier serait une structure judiciaire spécialisée, dotée de compétences nationales pour traiter les affaires de grande délinquance économique et financière. Dirigé par un Commissaire de la République financière, sous l’autorité du Ministère de la Justice, ce parquet serait en charge de la répression des crimes financiers majeurs.

D’autres réformes pour redynamiser le contrôle des finances publiques

Outre la création de ces institutions, Jean Michel Lapin propose également des réformes touchant plusieurs secteurs de l’administration publique. Parmi les mesures phares figurent la création d’un corps de magistrats financiers, la révision des lois sur les comptables publics, ainsi que la redéfinition des compétences de la CSCCA pour un contrôle à priori des dépenses publiques.

Lapin appelle aussi à une révision du processus de réaménagement budgétaire, qui serait désormais soumis à un ajustement à une conférence semestrielle pour renforcer la transparence des financiers. De plus, l’annulation du processus de « passer outre » – un mécanisme qui permet de contourner certaines décisions budgétaires – serait un pas décisif vers la dépolitisation des dépenses publiques.

Vers une meilleure rémunération des fonctionnaires

Enfin, l’ancien Premier ministre insiste sur la nécessité de réviser la grille salariale des fonctionnaires publics, en particulier pour les juges, greffiers, médecins, infirmières, policiers, douaniers et autres agents de l’État. « Ces serviteurs de la République doivent pouvoir vivre dans la dignité avec intégrité », a-t-il déclaré, soulignant que cette mesure contribuerait à réduire les tentations de corruption au sein de la fonction publique.

Avec ce plan, Jean Michel Lapin vise à créer une indépendance des institutions de contrôle et à instaurer une véritable politique de gestion efficace des fonds publics. Cette initiative marque un pas décisif vers une lutte réelle et durable contre la corruption en Haïti.

Rédaction Zantray News

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