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Nommé premier ministre avant l’assassinat du président Jovenel Moïse, le docteur Ariel Henry aura réussi à imposer, pendant trois ans au pays, un exécutif monocéphale. Sciemment aidé par la communauté internationale, le néo- chirurgien s’est illustré par plusieurs initiatives majeures qui lui permettait de garder la main à lui seul sur le pouvoir exécutif. Dès l’entame de sa gouvernance intérimaire, Ariel Henry s’est démarqué avec intelligence du très expérimenté Joseph Lambert, alors président d’un tiers des sénateurs. Pourtant, juste avant sa prise de fonction officielle à la Primature, Ariel Henry s’asseyait sur la même table que Joseph Lambert qui devait être à son tour, intronisé comme président provisoire. Pressée d’organiser l’alternance politique suite au décès du feu président Jovenel Moïse, une bonne partie de la classe politique s’est jetée dans les bras du premier ministre Ariel Henry à travers l’accord du 11 septembre où la question de l’exécutif bicéphale est relatée de façon facultative. Viendra ensuite l’accord communément appelé « Consensus du 21 décembre “. Pour témoigner d’un semblant de bonne foi, Ariel Henry concède à travers l’accord du 21 décembre, la création d’un haut conseil de transition (HCT) dont la mission serait d’exercer certaines attributions présidentielles. Une fois constitué, cet organisme a été totalement marginalisé par le chef du gouvernement Ariel Henry. In fine, Ariel Henry a été le seul maître à bord jusqu’à le rejet populaire suivi de son abandon par le gouvernement des États-Unis d’Amérique.
Le 11 mars 2024 sous les auspices de la Carirom, parrainée par d’autres puissances étrangères, des parties prenantes haïtiennes se sont convenues de la création d’un conseil présidentiel de neuf membres. Il est entendu que le CPT exerce des attributions présidentielles. À titre d’exemple et au regard de la constitution, le CPT est investi de l’autorité de nommer un premier ministre. C’est en effet à la suite d’un processus mis en place par le CPT que le docteur Garry Conille ait été nommé au poste de premier ministre.
À l’heure actuelle, les relations difficiles entre Garry Conille et le CPT atteignent des niveaux inquiétants. Garry Conille défi le pouvoir du conseil présidentiel. Il s’arroge de facto des attributions dévolues au CPT. Et face à des mésententes entre CPT et des ministres du gouvernement, le premier ministre Conille s’oppose à toute initiative des conseillers qui viserait l’audition où la convocation d’un ministre. La nomination des directeurs généraux des organismes autonomes sont bloqués en raison des conditions imposées par Garry Conille.
L’attitude autoritaire de Garry Conille face au CPT suscite des interrogations. Si Garry Conille disposerait véritablement d’un carnet d’adresses auprès de la communauté internationale, pourquoi n’avait-il pas demandé à Ariel Henry l’adoption par le conseil des ministres de son arrêté de nomination comme chef d’un exécutif monocéphale ? L’on se demande pourquoi avait-il accepté le CPT comme son autorité de nomination et décide, après coup, de combattre le conseil présidentiel de transition ? Définitivement, c’est de l’imposture. Et qui sait ? Peut-être un agent de déstabilisation ?
La rédaction de Zantray News