La Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA) a présenté, le 11 décembre 2025, un rapport couvrant la période 2009-2024. Selon le conseiller Saint-Juste Momprévil, l’économie nationale n’a enregistré qu’une croissance annuelle moyenne de 0,07 % durant ces quinze années.
Le document met en évidence une faiblesse chronique de la pression fiscale, estimée à environ 5 % du PIB. Cette proportion demeure très inférieure au taux régional, qui dépasse généralement les 20 %.
La CSCCA décrit aussi une structure budgétaire dominée par les dépenses de fonctionnement. Celles-ci absorbent près de 74 % des ressources publiques, réduisant à seulement 26 % la part consacrée à l’investissement.
Momprévil a également signalé que le service de la dette excède désormais la totalité des recettes courantes. Cette situation fragilise la soutenabilité financière et alourdit les contraintes budgétaires.
Le rapport recommande la création d’un dispositif intégré pour soutenir les réformes et renforcer la discipline dans la gestion publique. Il préconise en outre l’introduction d’un calendrier budgétaire transparent et d’un mécanisme de reddition de comptes plus rigoureux.
Le président de la CSCCA, Rogavil Boisguéné, estime que ce travail apporte un regard extérieur sur l’état des finances de l’État. Il souligne que les progrès réalisés depuis 2014 restent bien en deçà des ambitions affichées.
La Cour invite finalement à formaliser davantage l’économie, à élargir l’assiette fiscale et à réorienter les dépenses vers des projets productifs. Elle insiste sur la nécessité d’un modèle économique capable d’assurer stabilité, résilience et développement durable.
Rédaction: Zantray News Haïti