Le « plan de paix » dévoilé par l’administration Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine soulève un malaise profond. Derrière la façade diplomatique, le document apparaît comme une concession majeure aux exigences du Kremlin, au point de remettre en question la ligne stratégique occidentale depuis 2022. Et surtout, il relance une interrogation dérangeante que beaucoup tentaient d’éviter : l’Ukraine a-t-elle été, durant toute la guerre, la marionnette de l’Occident — et cesse-t-elle d’être utile maintenant que Washington change de priorités ?
Le 17 octobre, Donald Trump a reçu Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche. Une image destinée à rassurer. Mais dans la coulisse, le président américain négociait déjà en direct avec Moscou. Une diplomatie parallèle qui laisse une impression d’abandon programmé : comment prétendre soutenir Kiev tout en discutant d’un accord dans son dos ?
Pendant deux ans, les États-Unis ont été le plus grand sponsor de l’Ukraine, injectant armes, argent, renseignements et influence politique. Washington parlait de « défense de la démocratie », d’« allié stratégique », d’« impératif moral ». Aujourd’hui, le virage brutal de Trump, sans consultation des Européens ni même des Ukrainiens, donne un goût amer à ce narratif héroïque.
Le plan en 28 points reprend plusieurs demandes maximalistes du Kremlin, longtemps jugées inacceptables par Kiev. En échange, des garanties de sécurité floues, presque symboliques.
Dès lors, une question s’impose, froide, brutale, mais incontournable :
L’Ukraine était-elle un pion occidental devenu moins utile aujourd’hui ?
Et Trump, en imposant un accord taillé pour Moscou, n’est-il pas en train de confirmer ce que la Russie affirmait depuis le début : Kiev dépend entièrement de la volonté américaine ?
Dans les capitales européennes, la nervosité est palpable. Certains diplomates évoquent un « lâchage méthodique », d’autres un « réalignement géopolitique inédit ».
Mais tous constatent la même chose : si ce plan est poussé par Washington, l’Ukraine se retrouvera isolée comme jamais, et l’unité occidentale — pilier de sa résistance — pourrait voler en éclats.
La paix selon Trump ressemble de plus en plus à une reddition déguisée.
Rédaction : Zantray News Haïti