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Un énième rendez-vous diplomatique sans réponses : le gouvernement et l’ONU s’enferment dans les mêmes promesses creuses

Une fois de plus, le Ministère des Affaires étrangères tente de faire passer une simple réunion protocolaire pour une avancée significative, alors qu’Haïti sombre chaque jour davantage dans l’insécurité. Selon le communiqué officiel, le Chancelier Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a reçu Madame Nicole Flora Boni Kouassi, représentante adjointe du système des Nations unies en Haïti, pour discuter de la mise en œuvre de la Résolution 2793 (2025) et de la future Force de répression des gangs (FRG).

Mais derrière cette annonce se cache surtout un constat désolant : une nouvelle discussion, un nouvel échange, un nouveau « cadre de coopération »… et toujours aucune solution concrète. La FRG, censée être l’instrument phare contre l’emprise des gangs, n’est même pas encore déployée. Pendant ce temps, la population continue d’affronter seule l’effondrement sécuritaire.

Le communiqué insiste sur les « mesures à adopter pour renforcer les capacités opérationnelles des forces nationales de sécurité ». Une formule vague, répétée à l’infini depuis des années, et qui n’a jamais empêché la situation de s’envenimer. Rien n’indique que cette fois-ci sera différente : aucune action immédiate annoncée, aucune échéance, aucun engagement vérifiable, seulement du langage diplomatique soigneusement lissé.

Le ministre Jean-Baptiste affirme avoir « révisé » les activités de coopération avec le système des Nations unies, notamment l’aide humanitaire fournie aux personnes déplacées. Là encore, on s’en remet à des bilans internes et des déclarations de bonne volonté, sans faire mention des insuffisances criantes de cette assistance et sans reconnaître l’incapacité persistante de l’État à protéger ces mêmes populations.

Finalement, la déclaration se conclut sur un engagement du gouvernement à « poursuivre le dialogue » avec ses partenaires internationaux. Autrement dit : continuer à discuter pendant que les gangs étendent leur contrôle. Les Haïtiens attendaient des actes ; ils n’ont droit qu’à un autre communiqué poli, vidé de substance, qui ne fait que souligner l’écart grandissant entre les déclarations diplomatiques et la réalité brutale du terrain.

Encore une réunion, encore des mots. Toujours pas de sécurité.

Mozard Lombard,

mozardolombardo@gmail.com

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