Sous un soleil éclatant et devant les caméras soigneusement disposées, le Conseiller-Président Leslie Voltaire s’est rendu au Centre de Germoplasme de Grand-Pré, à Quartier Morin. Officiellement, il s’agissait d’une visite dans le cadre des initiatives nationales visant à renforcer la recherche agronomique et la conservation des ressources génétiques végétales. Officieusement, difficile d’y voir autre chose qu’une opération de communication sans profondeur réelle.
Accompagné du Ministre de l’Environnement, M. Voltaire a participé à une mise en terre « symbolique » de quelques plantules, aux côtés d’écoliers soigneusement sélectionnés pour l’occasion. Une scène soigneusement chorégraphiée, censée illustrer la volonté du Conseil Présidentiel de Transition de sensibiliser la jeunesse à la préservation de la biodiversité. Mais au-delà du geste symbolique, rien n’indique que cette visite s’inscrive dans une politique cohérente de protection de l’environnement ou de relance de la recherche agronomique.
Depuis des années, les centres de recherche du pays manquent cruellement de financement, d’équipements et de personnel qualifié. Le Centre de Germoplasme de Grand-Pré ne fait pas exception. Or, plutôt que d’annoncer des mesures concrètes — budget, partenariats, plan d’action à long terme — le Conseiller-Président s’est contenté d’un discours généraliste et d’une séance photo.
« Sensibiliser la jeunesse » semble être devenu le refrain commode d’un pouvoir qui, faute d’agir, préfère multiplier les gestes symboliques. Mais planter quelques plantules sous l’œil des caméras ne suffira pas à enrayer la dégradation rapide de la biodiversité nationale ni à relancer une recherche agronomique en ruine.
À défaut d’une vision claire et d’un engagement concret, cette visite restera sans doute dans les mémoires non pas comme un tournant écologique, mais comme un nouvel épisode d’un théâtre politique où la mise en scène tient lieu d’action.
Mozard Lombard,
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