Ce vendredi 31 octobre 2025, les conseillers présidentiels Frinel Joseph, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire se sont rendus dans les locaux du Conseil électoral provisoire (CEP) pour, selon leurs propres mots, « féliciter » les membres de l’institution après le dépôt du projet de décret électoral. Une visite officielle qui, sous des airs de courtoisie républicaine, soulève de sérieuses interrogations sur l’indépendance réelle de l’organe chargé d’organiser les prochaines élections.
Alors que la population attend des garanties claires sur la transparence du processus électoral, la présence de représentants du pouvoir exécutif dans les murs du CEP ressemble davantage à une démonstration d’influence qu’à un simple geste d’encouragement.
Derrière les félicitations officielles et les discours convenus sur la « crédibilité » et « l’inclusivité » du scrutin, cette visite laisse planer un doute inquiétant : celui d’une élection préparée sous la tutelle du pouvoir. Si la symbolique compte en politique, celle-ci donne le sentiment d’un CEP sous surveillance, plus soucieux de plaire au Palais que de servir la souveraineté populaire.
Le projet de décret électoral, présenté comme une avancée, risque ainsi d’apparaître comme une façade institutionnelle derrière laquelle se joue, une fois de plus, le scénario bien connu d’un contrôle politique sur le processus électoral haïtien.
Mozard Lombard,
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