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Subvention de rentrée scolaire : Un effort louable mais des lacunes persistantes

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Le Gouvernement haïtien poursuit la distribution des transferts monétaires dans le cadre de la subvention de rentrée scolaire, une initiative inscrite dans le Programme d’Urgence Multisectoriel (PUM). L’objectif affiché : soutenir les familles haïtiennes face aux défis économiques liés à la rentrée 2025–2026. Si l’intention est saluée, l’exécution du programme soulève déjà plusieurs questions.


Les chiffres publiés pour la journée du 16 octobre révèlent une certaine efficacité : sur 3 320 comptes ciblés, 3 314 transactions ont été menées à bien, totalisant près de 51 millions de gourdes. Toutefois, plus de 169 000 gourdes n’ont pas été livrées, en raison de comptes suspendus, bloqués ou saturés. Ces montants, bien que marginaux en pourcentage, représentent des aides précieuses pour des familles qui comptent chaque centime.


La répartition, assurée par la Banque de la République d’Haïti (BRH) en collaboration avec les opérateurs téléphoniques Digicel et Natcom, repose sur les plateformes MonCash et NatCash, ainsi que sur des comptes bancaires dédiés. Une modernisation des méthodes de transfert qui, en théorie, vise la transparence. En pratique, l’existence de comptes suspendus, bloqués ou inaccessibles démontre des failles persistantes dans l’identification des bénéficiaires et la fiabilité des canaux de distribution.


À l’échelle nationale, alors que les besoins sont énormes et les attentes encore plus grandes, chaque erreur de versement ou retard de transfert alimente la frustration. Le Gouvernement, via le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), le Ministère de l’Éducation Nationale (MENFP) et le Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES), a certes réaffirmé son engagement à soutenir les plus vulnérables, mais la promesse reste fragile sans un mécanisme robuste de suivi et de correction des anomalies.


La volonté politique est là, mais elle ne suffit pas. Pour faire de cette subvention un véritable levier de résilience sociale, il faudra dépasser la logique du chiffre pour s’attaquer aux causes des défaillances techniques et administratives. À défaut, les familles les plus démunies continueront d’être les premières victimes d’un système qui prétend les aider, mais qui parfois les laisse de côté.

Mozard Lombard,
mozardolombardo@gmail.com

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