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Diplomatie haïtienne : Dahomey, l’intellectuel qui parle pour l’OEA mais pas pour Haïti

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Le 20 août 2025, Josué Pierre Dahomey, ministre conseiller à l’ambassade d’Haïti à Washington, a pris la parole devant le Conseil permanent de l’OEA. Diplomate expérimenté, intellectuel respecté, sa maîtrise des codes diplomatiques n’est plus à démontrer. Mais la vraie question demeure : à quoi sert cette expertise, si elle n’est pas mise au service d’Haïti ?

En saluant la feuille de route proposée par l’OEA, Dahomey s’est enfermé dans la langue de velours des cercles internationaux. Or, Haïti n’a plus besoin de compliments de circonstance ni de formules polies : elle a besoin de représentants capables de frapper du poing sur la table, d’exiger des garanties fermes, de rappeler que sans sécurité ni moyens réels, aucune feuille de route ne changera le quotidien d’un peuple à bout de souffle.

Josué Pierre Dahomey sait tout cela. C’est un homme formé, un diplomate qui comprend les subtilités du jeu international. Mais il a choisi de se taire là où il fallait oser, de rester dans le confort plutôt que dans le courage. Et ce choix n’est pas neutre : il reflète une logique de carrière plus qu’un engagement pour la nation.

En saluant sans réserve la feuille de route de l’OEA, le ministre conseiller Dahomey a manqué une occasion historique : celle de démontrer qu’il avait retenu les leçons de courage et d’intégrité transmises par son père. Ce dernier avait fait de la défense des plus pauvres une boussole morale, une exigence qui allait bien au-delà des convenances diplomatiques. Or, au lieu de porter cette flamme, Dahomey s’est contenté d’épouser le confort des discours convenus, laissant échapper l’occasion de rappeler à l’OEA que le salut d’Haïti ne viendra pas de formules imposées de l’extérieur, mais d’une mobilisation interne et authentiquement nationale.

L’histoire retiendra cette faute, non comme une erreur isolée, mais comme le signe d’une diplomatie qui préfère ménager ses relations plutôt que de défendre les intérêts vitaux du peuple haïtien.

Dahomey avait été révoqué — à tort ou à raison — par l’ancienne ministre Dominique Dupuy, plus connue pour ses extravagances que pour sa vision diplomatique, et considérée comme la protégée divertissante du Premier ministre Conille. Mais les amitiés politiques l’ont rapidement replacé dans le circuit. Tant que le système fonctionne ainsi — où la loyauté personnelle prime sur la loyauté nationale — Haïti continuera de payer le prix d’une diplomatie impuissante.

Et c’est bien là le drame. Nos diplomates brillent à l’étranger par leur intelligence et leur savoir-faire, mais laissent leur pays s’effondrer faute de courage. Dahomey incarne ce paradoxe : un intellectuel de haut niveau, mais incapable de transformer son savoir en arme pour défendre Haïti. N’est-ce pas une honte, surtout pour un homme issu de la masse, fils du pasteur Dahomey, qui aurait dû — comme son père — assumer ses responsabilités et prendre fait et cause pour les plus pauvres ?

Au final, la diplomatie haïtienne n’est plus qu’une vitrine sans contenu. On sauve des carrières, on entretient des postes, on flatte des alliés… et l’on laisse Haïti sombrer dans la honte. Le ministre conseiller Josué Pierre Dahomey sait pourtant que le développement d’Haïti ne viendra pas de l’OEA, qui propose une aide séduisante mais profondément empoisonnée, car elle entretient la dépendance et étouffe toute initiative nationale. Le vrai sursaut viendra de l’engagement de chaque Haïtien, là où il se trouve. Car depuis quand l’aide humanitaire a-t-elle jamais développé un pays ?

Rédaction : Zantray News Haïti

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