Crise Éducative en Haïti : L’ANNIH Dénonce l’Inaction du Ministère de l’Éducation

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L’Association Nationale des Normaliens Indépendants d’Haïti (ANNIH), par le biais de sa Coordination Centrale, tire une fois de plus la sonnette d’alarme face à l’aggravation de la crise dans le système éducatif haïtien. Dans une note de presse publiée ce lundi, l’organisation critique avec fermeté l’attitude jugée « irresponsable » du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), dirigé depuis plus d’un an par le ministre Augustin Antoine.

Selon l’ANNIH, l’indifférence affichée par les autorités éducatives a conduit à une paralysie quasi totale des établissements publics, inopérants depuis cinq mois. Le ministre est notamment accusé de mépriser les revendications urgentes des enseignants, telles que l’ajustement et la régularisation salariale, la distribution de cartes de débit, les nominations ou encore l’accès à des avantages sociaux. Pire encore, dénonce l’association, les réponses du ministère se seraient limitées à des menaces de révocation, de rétention de chèques, ou à des insultes publiques, ternissant encore davantage l’image du corps enseignant.

L’ANNIH se dit également consternée par le manque de sincérité du MENFP dans ses tentatives de dialogue avec certaines structures syndicales. Ces démarches, qualifiées de « complaisantes » et de « mal fagotées », n’auraient jusqu’à présent produit aucun résultat tangible, renforçant le climat de méfiance et de frustration au sein du secteur.

À deux mois des examens officiels de fin d’études, l’ANNIH met en garde contre une détérioration accélérée des conditions d’apprentissage, notamment pour les élèves du secteur public. L’association estime que les mesures de rattrapage mises en avant par le ministère sont largement insuffisantes pour combler les inégalités entre les écoles publiques et privées, et dénonce un « aveu d’échec » de l’État face à la crise.

Le communiqué de l’ANNIH se conclut sur un constat alarmant : dans un contexte d’insécurité croissante, marqué par l’activité intense des gangs armés, près de 200 000 élèves et 4 000 enseignants seraient déjà affectés par la fermeture d’environ 900 écoles dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, selon les données de l’OCHA (2024). L’organisation rappelle avec insistance qu’il est du devoir de l’État, et du MENFP en particulier, d’apporter des réponses urgentes, concrètes et satisfaisantes aux revendications du secteur éducatif.

L’ANNIH appelle enfin à un véritable dialogue social, orienté vers une transformation structurelle du système, en vue de bâtir une école publique inclusive, de qualité, et émancipatrice pour toutes et tous.

Mozard Lombard,

mozardolombardo@gmail.com

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