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Trop préoccupée à museler le peuple pour protéger les symboles d’un pouvoir chancelant, la Police nationale a, ce mercredi, déserté l’essentiel : défendre ses propres institutions.
Pendant que des dizaines d’agents, épaulés par l’Armée, se déployaient dans les rues de Port-au-Prince pour réprimer une manifestation populaire et verrouiller les principaux axes de la capitale, à Mirebalais, le commissariat de police tombait en ruines — démoli dans une indifférence glaciale.
Aucune patrouille. Aucun renfort. Aucun mot.
Le contraste est saisissant, brutal. Là où la voix du peuple tente de se faire entendre, l’État répond par la force. Mais là où ses propres structures s’effondrent, il se tait et se retire. Ce choix stratégique — s’il en est un — en dit long sur la dérive d’un pouvoir devenu son propre fossoyeur.
Il ne s’agit plus d’impuissance, mais d’abandon. Il ne s’agit plus d’erreur, mais de renoncement. Et beaucoup y voient désormais plus qu’un simple laxisme : une décision calculée pour livrer le Plateau Central à l’insécurité, au chaos, ou à d’autres forces.
Normil Rameau, à la tête de la PNH pour la seconde fois malgré son échec passé, ne peut prétendre à l’innocence. Son silence, son absence de réaction, sa stratégie floue — tout cela le rend complice, aux yeux d’une population qui ne croit plus aux coïncidences.
À force de vouloir contenir la pression populaire, le régime oublie que sa première responsabilité est de protéger, non de réprimer. Qu’il est censé garantir la stabilité, non la mise en scène d’une autorité vide. Pendant que les citoyens réclament justice et sécurité, l’État oppose le silence pour seule réponse — et laisse ses commissariats livrés aux flammes.
Quand un pouvoir préfère craindre son peuple plutôt que de protéger les fondements de l’ordre républicain, il ne gouverne plus : il se survit.
Et cette survie, tôt ou tard, s’effondrera — tout comme les murs du commissariat de Mirebalais.
Rédaction : Zantray News
