Scandale à l’ONA : arrestation de la notaire Dina Seïde — Marc Jemley Jean-Baptiste doit rendre des comptes pour sa corruption systématique

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L’arrestation de la notaire Dina Seïde, décidée par le juge d’instruction Loubens Elysée, marque un tournant capital dans l’enquête explosive qui secoue l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA). Soupçonnée d’avoir joué un rôle clé dans la facilitation de transactions frauduleuses, elle est désormais incarcérée, révélant un peu plus l’ampleur du scandale. Cette interpellation intervient après une série de révélations accablantes de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), mettant en lumière un vaste réseau de malversations au sein de l’institution.

Marc Jemley Jean-Baptiste, ancien Directeur Général de l’ONA, est identifié comme le principal artisan de ce système de corruption qui aurait englouti des millions de gourdes des fonds publics. Selon l’ULCC, il a abusé de sa fonction en engageant plus de 61 millions de gourdes pour la location de véhicules sans suivre aucune procédure légale. Ces véhicules ont été utilisés à des fins personnelles ou mis à disposition d’autres institutions comme la Police Nationale d’Haïti, en dehors de tout cadre juridique. Ces manœuvres révèlent une gestion délibérément illégale et irresponsable des ressources publiques.

Jean-Baptiste est également accusé d’avoir accordé des prêts hypothécaires à des individus proches du pouvoir, notamment Mildrède Béliard et Jacques Lauture, en violation flagrante des règlements internes de l’ONA. Plusieurs voix appellent désormais l’ULCC à élargir son enquête sur ces prêts frauduleux, accordés sans aucun respect des règles de transparence, et qui auraient permis le détournement de sommes colossales sous forme de ristournes occultes.

Dans ce même dossier, Jacques Lauture a bénéficié en novembre 2021 d’un prêt de 71,650,000 gourdes, largement supérieur au plafond autorisé. Ce prêt lui a été accordé à un taux d’intérêt préférentiel de 9 %, alors que la norme est de 12 %. Cette faveur illégale a été négociée directement avec l’ancien DG, démontrant l’ampleur des complicités internes et la corruption systémique qui gangrenait l’institution.

Dina Seïde, quant à elle, a authentifié plusieurs actes notariés frauduleux, facilitant ainsi les transactions illégales entre les protagonistes de ce réseau de corruption, au détriment direct des finances publiques et des assurés de l’ONA.

Face à ces faits d’une gravité exceptionnelle, l’ULCC a officiellement recommandé des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées pour abus de fonction, prise illégale d’intérêts, et détournement de fonds publics. Le cas de Marc Jemley Jean-Baptiste est emblématique : aujourd’hui derrière les barreaux, il ne pourra sortir de prison sans répondre de ses crimes. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que la justice tranche sur le nombre d’années qu’il devra purger.

La colère est vive au sein du personnel de l’ONA et parmi la population, qui réclament justice, la restitution intégrale de l’argent volé et des sanctions exemplaires. Le temps de l’impunité est révolu.

Les autorités actuelles de l’institution sont elles aussi appelées à rendre des comptes si des complicités ou des négligences venaient à être révélées. La justice doit aller jusqu’au bout, sans tolérance ni privilège, et sans aucune exception.

Ce scandale, loin d’être clos, n’est que le début d’une enquête plus large. L’État haïtien et ses institutions doivent désormais faire preuve de fermeté, de rigueur et de transparence, pour que plus jamais, les biens de la collectivité ne soient livrés à l’avidité d’une poignée de corrompus.

Rédaction : Zantray News

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