Arrestation d’Alfredo Antoine : Normil Rameau écrase l’intelligence perçue comme menace en Haïti

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Il n’a jamais été un homme de violence. Il n’a jamais pactisé avec les gangs. Il n’a jamais eu besoin de se cacher. Et pourtant, ce 4 avril 2025, Alfredo Junior Antoine, ancien député de Kenscoff, a été interpellé comme un fugitif par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), dans un climat de tension soigneusement orchestré.

C’est le comble de l’avilissement : transformer un homme intègre, un ancien parlementaire respecté, en bouc émissaire d’un système qui ne pardonne ni l’indépendance d’esprit, ni le courage de dire la vérité. L’arrestation d’Alfredo Antoine n’est pas seulement une injustice politique. C’est une attaque contre l’intelligence, la compétence et l’intégrité, dans un pays qui a urgemment besoin de ses cerveaux les plus lucides pour sortir du chaos. Cet acte, maquillé en opération judiciaire, est en réalité un crime contre l’espoir, contre cette minorité formée, lucide, patriote, que l’on tente de faire taire par tous les moyens.

Pour bien saisir l’ampleur du drame, trois pensées scientifiques nous éclairent :

  1. “La violence faite à la vérité est toujours la pire des violences.”
    — Albert Einstein

Alfredo Antoine représente une voix politique qui, au lieu de se vendre aux plus offrants, a préféré dénoncer les détournements de fonds publics, les magouilles énergétiques, les réseaux mafieux d’un État capturé. En l’accusant sans preuve, on ne cherche pas à rendre justice, mais à détruire la vérité qu’il incarne. Et quand l’État devient violent contre la vérité, il cesse d’être légitime.

  1. “Ce que nous faisons aux meilleurs d’entre nous détermine qui nous sommes.”
    — Carl Sagan

Alfredo Antoine n’est pas un délinquant. C’est un jeune intellectuel, formé, respecté, qui aurait pu fuir ce pays comme tant d’autres. Il a choisi de rester. De servir. De parler. Ce que la République fait de ses enfants les plus prometteurs en dit long sur son degré de décadence. Réprimer l’excellence, c’est organiser la médiocrité.

  1. “L’oppression d’un homme libre est un suicide collectif.”
    — Noam Chomsky

En attaquant Alfredo Antoine, ce n’est pas lui seul qu’on tente d’éteindre. C’est un signal lancé à toute la jeunesse haïtienne : « N’étudiez pas trop, ne parlez pas trop fort, ne vous mêlez pas de ce qui vous regarde pas. » C’est une forme d’intimidation systémique, un apartheid intellectuel qui pousse les jeunes brillants à l’exil, au silence, ou à la résignation.

Un homme ciblé pour avoir dérangé l’ordre établi

Proche du feu président Jovenel Moïse, Alfredo Antoine a toujours porté des combats lourds de conséquences. Le plus explosif d’entre eux : le dossier de l’énergie et les contrats opaques entre l’État haïtien et l’homme d’affaires Dimitri Vorbe. Là où d’autres se sont tus ou ont trempé dans les combines, lui a osé dénoncer les « mafias du courant » qui ruinent le pays à coups de millions, pendant que la population croupit dans le black-out.

Ce combat lui a valu des ennemis puissants. Des ennemis qui, plutôt que de répondre sur le fond, ont préféré l’attaquer sur la forme : salir, suspecter, accuser sans preuve. Transformer un homme politique en homme traqué.

S’il était vraiment complice des gangs…

Soyons clairs : en Haïti, ceux qui flirtent avec les gangs, on les connaît. Ils paradent en public, se vantent de leurs connexions, prospèrent à l’abri de toute sanction. Alfredo Antoine, lui, vit au grand jour. Il a toujours répondu à la justice. Il s’est exprimé publiquement avec dignité. S’il avait été impliqué dans des réseaux criminels, il serait déjà derrière les barreaux… ou dans un cercueil. C’est cela, la réalité d’Haïti.

Mais ce n’est pas la justice qu’on lui applique. C’est une vengeance politique.

La PNH, complice d’un jeu dangereux

Sous la direction de Normil Rameau, la Police Nationale d’Haïti continue de perdre toute crédibilité. Incapable de freiner les gangs, elle devient redoutablement efficace lorsqu’il s’agit de pourchasser ceux qui dénoncent l’ordre mafieux. Tandis que les criminels imposent leur loi dans les quartiers, la DCPJ s’acharne sur un ancien député qui n’a jamais cessé de défendre la souveraineté de l’État.

Cette instrumentalisation de l’appareil policier est un signal alarmant : la justice n’est plus l’outil des innocents, mais l’arme des puissants.

Un précédent dangereux pour tous les patriotes

Aujourd’hui, c’est Alfredo Antoine. Et demain ? Tous ceux qui oseront s’attaquer aux clans, aux cartels économiques, aux politiciens véreux seront-ils eux aussi réduits au silence ? Quand l’honnêteté devient une menace, quand la parole politique devient un danger, c’est que la démocratie est déjà sous respirateur.

Quand la République traque ses meilleurs éléments, elle signe son propre arrêt de mort. La justice haïtienne doit comprendre que dans un pays aussi affamé de stabilité et d’intelligence, on ne sacrifie pas un homme comme Alfredo Antoine sur l’autel des règlements de comptes. On l’écoute. On le protège. On s’en inspire.


Rédaction : Zantray News

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