Getting your Trinity Audio player ready...
|
Paris, le 10 mars 2025 – Face aux défis croissants auxquels ils sont confrontés, les étudiants haïtiens en France, à travers l’Association des Étudiants Haïtiens à Paris (AEHP), interpellent le Consulat général d’Haïti à Paris. Ils appellent à un accompagnement plus structuré, plus attentif et plus adapté à leurs réalités. Dans un contexte marqué par les incertitudes économiques, sociales et politiques en Haïti, ces jeunes en mobilité se sentent trop souvent seuls et insuffisamment soutenus par leur représentation diplomatique.
Un engagement consulaire attendu
Dans un communiqué adressé à la presse, l’AEHP insiste sur le rôle que devrait jouer le consulat dans la vie des étudiants haïtiens : assistance administrative, accompagnement pour les démarches de séjour, conseils juridiques, appui social et psychologique. Autant de domaines dans lesquels les attentes restent élevées.
« Nous ne demandons pas de privilèges, mais un service public consulaire digne, réactif et humain », déclare Nadège, membre du bureau exécutif de l’association.
Les étudiants interpellent Panel Lindor
De manière respectueuse mais directe, les étudiants lancent un appel à M. Panel Lindor, en fonction au sein du consulat, afin qu’il renforce le lien avec la jeunesse haïtienne en France. L’AEHP se dit prête à collaborer avec les autorités consulaires pour développer des actions concrètes au service de la communauté estudiantine.
« Nous espérons que M. Lindor comprendra l’importance de ce dialogue. Nous ne cherchons pas à critiquer, mais à construire ensemble un dispositif d’écoute et d’appui efficace », souligne le bureau de l’AEHP.
Des défis quotidiens souvent ignorés
Nombreux sont les jeunes haïtiens en France qui, au-delà des exigences académiques, font face à des difficultés administratives, financières ou psychologiques. Loin de leur pays, sans repères familiaux, ils attendent du consulat plus qu’un service de délivrance de documents : un point d’appui, de conseil, et de solidarité.
« On traverse parfois des moments très durs. Le consulat devrait être un espace de référence où l’on se sent écouté et soutenu », confie Marc, étudiant à Paris 8.
Une diplomatie de proximité attendue
L’AEHP plaide pour une diplomatie plus sociale, plus proche, et plus proactive. Elle recommande l’organisation de permanences dans les universités, la création d’un service d’orientation pour les nouveaux arrivants, la mise en place d’activités culturelles ou informatives, ainsi qu’une communication digitale plus efficace, notamment à travers les réseaux sociaux et un site web régulièrement mis à jour.
« Le consulat ne doit pas être un lieu distant ou froid, mais un pont vivant entre Haïti et sa jeunesse à l’étranger », résume l’association.
Une opportunité de redonner confiance
Dans un monde en mutation, où la jeunesse haïtienne aspire à réussir tout en gardant un lien fort avec son pays, la représentation diplomatique doit assumer pleinement son rôle de soutien et d’accompagnement.
En appelant à un dialogue ouvert avec M. Panel Lindor et l’ensemble des responsables consulaires, l’AEHP ne cherche pas la confrontation, mais la coopération. L’objectif : bâtir ensemble une relation durable, respectueuse et bénéfique pour tous.
Jean-Marc Dupont
Journaliste indépendant
Avec la collaboration de l’Association des Étudiants Haïtiens à Paris (AEHP)