Pendant que la population meurt de faim au quotidien, le gouvernement haïtien a choisi de mettre en avant une initiative d’alimentation scolaire

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Alors que la situation socio-économique en Haïti se dégrade de jour en jour, marquée par une inflation record, une production nationale en chute libre et des prix alimentaires qui ne cessent d’exploser, le gouvernement haïtien a choisi de mettre en avant une initiative d’alimentation scolaire durable et équitable. Ce mercredi, lors d’une cérémonie officielle, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accompagné du Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du Ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, le professeur Antoine Augustin, a annoncé l’engagement du pays à la Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire.

Cet engagement, annoncé avec grandiloquence, intervient dans un contexte particulièrement difficile pour la population haïtienne, qui vit une misère sans précédent. Alors que les conditions de vie sont de plus en plus insoutenables pour une large majorité des Haïtiens, les autorités semblent vouloir offrir une réponse à la crise alimentaire en mettant en avant une initiative qui se veut rassurante pour les plus jeunes. Cependant, l’interrogation demeure sur l’impact réel de cette action face à l’absence de réformes substantielles en matière de relance économique et de production locale.

Le Premier ministre Fils-Aimé a souligné que cet engagement visait à garantir à chaque enfant un repas sain et nutritif à l’école, estimant qu’un enfant qui apprend l’estomac vide ne peut réussir. Le gouvernement semble vouloir utiliser cette initiative comme un levier pour améliorer la réussite éducative et lutter contre l’insécurité alimentaire grandissante. Selon lui, l’alimentation scolaire devient un outil stratégique pour le développement durable d’Haïti.

Pourtant, face à la crise alimentaire qui frappe le pays, cette déclaration soulève de nombreuses questions. Le coût de la vie a atteint des sommets inédits, et la production nationale peine à répondre aux besoins élémentaires de la population. La production agricole, qui constitue l’un des principaux moteurs de l’économie haïtienne, est quasiment à l’arrêt, tandis que les importations alimentaires, fortement inflationnistes, pèsent lourdement sur les foyers.

Si le gouvernement entend à travers cette déclaration « investir dans l’avenir d’Haïti » en assurant un repas à chaque enfant, de nombreux Haïtiens soulignent qu’un repas scolaire ne résoudra pas à lui seul la crise alimentaire et la pauvreté qui gangrènent le pays. La nécessité d’un plan global pour redresser la production nationale, garantir la sécurité alimentaire et restaurer la stabilité économique semble plus urgente que jamais.

Dans ce contexte de crise, l’initiative du gouvernement, bien que louable en théorie, pourrait bien être perçue comme un moyen de détourner l’attention de l’inefficacité des mesures prises pour relancer l’économie haïtienne. En attendant, les Haïtiens continuent de lutter au quotidien face à l’augmentation des prix, au manque de ressources et à l’incertitude de l’avenir.

Rédaction Zantray News

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