Haïti : L’ULCC et le Canada renforcent leur coopération dans la lutte contre la corruption

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La lutte contre la corruption en Haïti, véritable fléau freinant le développement et la stabilité du pays, continue de mobiliser les partenaires internationaux. Le 5 février 2025, le Directeur Général de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) a accueilli l’ambassadeur du Canada en Haïti, M. André François Giroux, pour une rencontre marquante, illustrant la volonté renouvelée du Canada de soutenir Haïti dans ses efforts contre la corruption.

Une collaboration essentielle face à l’impunité persistante

Depuis 2006, l’ULCC a engagé un combat de longue haleine contre la corruption en Haïti. Pourtant, malgré des efforts significatifs, le traitement judiciaire des dossiers reste largement insuffisant. Sur les 75 dossiers transmis par l’ULCC à la justice, seulement sept ont été jugés, avec une condamnation, cinq acquittements, et une ordonnance de non-lieu. Plus de 68 dossiers sont encore en suspens, témoignant de l’impunité systémique qui gangrène le système judiciaire.

C’est dans ce contexte d’impasse que la visite de M. Giroux, ambassadeur du Canada, prend toute son importance. Le Canada, par le biais de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), soutient activement les initiatives de lutte contre la corruption en Haïti, en apportant un soutien financier et technique indispensable pour renforcer les capacités institutionnelles du pays.

Un soutien stratégique pour renforcer la justice haïtienne

Ce soutien canadien se matérialise par un engagement concret, illustré par un financement de 8,5 millions de dollars annoncé en décembre 2022 pour améliorer l’efficacité du système judiciaire haïtien face aux affaires de corruption. Ce financement a pour objectif de renforcer la capacité d’enquête, la coordination entre les acteurs judiciaires, et d’assurer un meilleur accès à la justice pour les victimes de la corruption. Ce soutien permettra également de garantir des poursuites efficaces et des jugements équitables dans les affaires de corruption, qui minent la confiance des citoyens dans les institutions publiques.

Le Canada a fait de la transparence et de la responsabilisation une priorité dans sa relation avec Haïti. La coopération avec l’ULCC s’inscrit donc dans un cadre global visant à éradiquer ce fléau à la racine et à restaurer la crédibilité des institutions publiques haïtiennes, sans lesquelles le développement socio-économique du pays demeure une illusion.

Une réalité qui ne change pas : la corruption freine le pays

L’absence de mesures concrètes pour juger et condamner les coupables continue de miner les efforts de lutte contre la corruption. La situation n’est guère plus favorable lorsqu’on analyse les tentatives passées. Les élections de 1988 et de 2000, marquées par des boycotts politiques et des suspicions de manipulation, montrent à quel point la corruption et l’impunité font partie intégrante du paysage politique et judiciaire haïtien. Chaque boycott électoral semble également laisser un vide, permettant à ceux qui ont des intérêts à défendre de continuer à dominer la scène politique.

L’ULCC joue un rôle fondamental dans la surveillance des affaires de corruption, mais cette dynamique de lutte reste entravée par un système judiciaire inefficace et une classe politique déconnectée des réalités populaires. Pour qu’Haïti puisse enfin espérer se défaire de ce cycle de corruption et d’impunité, il est impératif que le pays fasse le choix d’une gouvernance plus transparente, capable de juger les responsables de manière juste et impartiale.

Une coopération qui pave la voie vers un avenir plus transparent

Dans ce contexte d’impunité et de corruption chronique, la coopération internationale, incarnée par le soutien constant du Canada, apparaît comme un levier crucial pour haïr ce système. Cette rencontre avec l’ambassadeur canadien souligne la nécessité d’une approche coordonnée et durable pour redresser la barre. La collaboration renforcée entre l’ULCC et des partenaires tels que l’ONUDC permet de mobiliser des ressources indispensables pour la réforme du système judiciaire et l’amélioration des capacités de l’ULCC.

La lutte contre la corruption ne peut plus attendre. Les enjeux sont clairs : il s’agit de renforcer les institutions publiques, de restaurer la confiance des citoyens et de permettre à Haïti de se relever sur le plan socio-économique. Le soutien financier de 8,5 millions de dollars du Canada est un pas important vers la transformation du pays, mais la volonté politique locale reste le facteur déterminant pour réussir à éradiquer ce fléau.

2025 : Une année déterminante pour la lutte contre la corruption

Haïti se trouve à un tournant décisif. Les élections prévues pour la fin de l’année 2025 offrent une opportunité unique de rompre avec l’impunité et la corruption qui ont gangrené le pays pendant des décennies. Les Haïtiens doivent saisir cette chance pour choisir des dirigeants compétents, intègres et engagés à faire avancer le pays dans la voie de la transparence.

En somme, si Haïti veut sortir de l’ombre de la corruption et prendre en main son avenir, une coopération internationale forte et une réforme judiciaire en profondeur sont plus que jamais nécessaires. Les défis sont immenses, mais avec un soutien continu du Canada et la volonté de changer, il est encore possible d’espérer un futur plus prospère pour le pays.

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