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Par Me Sonnet Saintlouis
En ce 11 mai 2025, date annoncée tambour battant par le Conseil présidentiel de transition (CPT) pour organiser un référendum constitutionnel controversé, la nation haïtienne constate une fois de plus l’ampleur d’un échec programmé. Rien ne s’est passé. Pas de vote. Pas de bulletin. Pas d’organisation. Pas même un mot du Conseil électoral provisoire (CEP), devenu invisible, inaudible, inexistant. Le silence pèse lourd. Il symbolise l’échec total d’une transition sans cap, sans légitimité, et sans résultat.
Des millions de gourdes ont été englouties dans des préparatifs fantômes : rencontres, réunions, voyages, contrats fictifs, conférences douteuses… Le tout pour déboucher sur le néant. Ce projet de référendum, comme celui de la conférence nationale « souveraine » pilotée hors du cadre légal et constitutionnel, n’était qu’un écran de fumée. Le CPT l’a utilisé pour maintenir l’illusion d’un processus démocratique, alors qu’il ne faisait que renforcer un pouvoir de fait, sans base populaire.
Un CPT sans légitimité, mais avec des ambitions prolongées
Comme le souligne Me Sonnet Saintlouis, ce Conseil présidentiel, dont l’existence est contestée par une grande partie de la population, n’a jamais été élu, encore moins adoubé par le peuple. Et pourtant, il s’apprête aujourd’hui à solliciter une prolongation de mandat jusqu’en 2028 auprès de la CARICOM, comme s’il s’agissait d’une monarchie tropicale. Ce comportement frôle le ridicule, et pire, il constitue une insulte à l’intelligence du peuple haïtien.
Ce peuple, méprisé et trahi, n’a jamais eu son mot à dire. Les masses rurales et urbaines, actrices fondamentales de l’histoire nationale, sont une fois de plus réduites au silence. Le pouvoir ne vient plus du peuple, mais d’une instance régionale (CARICOM) devenue le bras diplomatique de Washington dans les Caraïbes. Quelle humiliation pour une nation fondée sur la souveraineté et le sacrifice !
L’usurpation démocratique : vers un totalitarisme en transition
Le CPT agit sans contre-pouvoir. Il nomme, révoque, décrète à volonté. Il gouverne par circulaires et décisions unilatérales. Il a neutralisé les institutions républicaines et transformé l’administration publique en un champ de clientélisme politique. Ce n’est plus une transition : c’est une prise d’otage.
Et pourtant, cette mascarade est soutenue par une société civile dévoyée et des puissances étrangères avides de stabilité apparente. L’élite haïtienne, corrompue et compromise, applaudit. Car l’objectif est clair : contrôler l’appareil d’État pour contrôler les fonds publics.
Des précédents ruineux, une répétition inutile
Depuis René Préval, la réforme constitutionnelle est utilisée comme une arme politique, un leurre pour détourner l’attention des vrais problèmes. En 2011, des amendements insipides et bâclés ont été introduits. En 2021, sous Jovenel Moïse, plus de 40 millions de dollars ont été gaspillés pour un référendum avorté. Aujourd’hui, le CPT s’inscrit dans la même logique de prédation : vider les caisses, créer des comités, et ne rien livrer.
Une gauche vendue au néolibéralisme
Le plus grave, selon Me Sonnet Saintlouis, c’est que cette dérive autoritaire est dirigée par d’anciens militants de gauche. Autrefois chantres de l’anti-impérialisme, ces « camarades » sont devenus les nouveaux gestionnaires du capital, les comptables zélés de l’aide internationale. Ils ont trahi toutes les valeurs qu’ils prétendaient défendre. Pour quelques billets verts, ils ont vendu la souveraineté nationale.
Et maintenant ? Le peuple doit répondre
Face à cet effondrement politique et moral, la réponse doit être populaire. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés pendant qu’on brade notre avenir. La Constitution de 1987, bien que perfectible, reste notre dernier rempart. Elle fait du peuple le seul détenteur de la souveraineté nationale. Ce n’est pas à la CARICOM, encore moins à un CPT illégitime, de décider de notre destin.
Me Sonnet Saintlouis insiste : luttons pour un retour à l’État de droit, un vrai. Un État où les dirigeants rendent des comptes, où les institutions fonctionnent, et où l’argent public sert à construire des écoles, des hôpitaux, et non des illusions.
Un peuple éveillé, une colère prête à exploser
Le peuple haïtien n’a pas oublié :
• Kote kòb referandòm Jovenel la ?
• Kote kòb referandòm CPT a ?
• Kote kòb konferans nasyonal la ?
• Kote kòb Petro Karibe a ?
• Kote kòb sèvis entelijans lan ?
Ces questions, conclut Me Sonnet Saintlouis, sont sur toutes les lèvres. Elles résonnent comme une plainte collective, une exigence de justice, une volonté de rupture.
La corruption est une guerre. Une guerre menée par les élites contre le peuple.
Mais le peuple a sa réponse : “Pa gen kòb, men gen kòd.”
Rédaction Zantray News